Les joueurs du XV de France qui préparent la Coupe du monde (18 septembre-31 octobre) ont eu le droit lundi à une mission "commando" avec des membres du GIGN, destinée à renforcer la cohésion de groupe. "C'était vraiment très dur", raconte Sofiane Guitoune, de l'Union Bordeaux-Bègles.
C'était un secret bien gardé par l'encadrement des Bleus, révélé par les joueurs présents devant la presse mardi matin.
Les 36 présélectionnés pour le Mondial anglais ont ainsi pris dans la matinée la direction d'un centre d'entraînement du GIGN situé "près d'Étampes" (Essonne), d'après l'ailier ou arrière Sofiane Guitoune, pour une matinée aux côtés de forces du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale.
Au programme : maniement des armes, parcours balisé, saut de 25 mètres d'un viaduc et, surtout, une mise en situation où les Bleus devaient, répartis par petits groupes, négocier dans le noir la libération d'un otage.
"Un Maul" pour libérer un otage
"On ne voyait rien, on était une dizaine en file indienne, c'était vraiment de la cohésion: le premier nous guidait et ensuite il fallait faire passer le message. A la fin, quand on devait sauver l'otage, on était tous serrés, c'était vraiment un maul", a raconté Guitoune.
"On rigolait à propos du mannequin (l'otage fictif, NDLR). On disait: 'c'est une gonzesse, touche la'. Et là, ils balancent la (bombe) lacrymo, on se dit que c'est un pétard... Puis on respire, on commence à s'étouffer, ça pique les yeux", a-t-il poursuivi.
"On s'y voit y rester, c'était vraiment très dur, j'ai vomi. Ce n'était pas une sortie de boîte un dimanche matin! ".
Ils étaient contents car on est tous sortis groupés, pas un n'est parti de son côté", a ajouté le joueur de Bordeaux-Bègles.
Le but de la matinée était de renforcer la cohésion. "Leurs équipes fonctionnent vraiment en groupe: si un sort, tout le monde est en danger. C'est un peu ce qui peut se passer pendant nos matches: si un s'oublie dans son rôle, ça peut coûter très cher à l'équipe", a expliqué l'arrière Brice Dulin.
Les échanges se sont ensuite poursuivis lors d'un déjeuner à Marcoussis. "Ce sont eux les vrais héros: on a la chance de jouer dans des stades pleins, de préparer la Coupe du monde, d'avoir pendant sept semaines un peu tous les projecteurs braqués sur nous. Mais ce sont des personnes comme ça, qui vivent dans l'anonymat et risquent leur vie tous les jours, qui permettent à des personnes lambda d'avoir un quotidien paisible", a souligné le troisième ligne Yannick Nyanga.