La justice française a décidé vendredi la suspension de la peine de Juan Ibon Fernandez Iradi, dit "Susper" tout en l'assortissant de conditions rendant difficile sa libération a indiqué son avocate. A 42 ans, l'ancien chef militaire de l'ETA est atteint d'une sclérose en plaques.
Le Tribunal d'application des peines de Paris spécialisé dans les affaires de terrorisme a "ordonné la suspension de peine mais à la condition" qu'il obtienne par ailleurs de la justice la levée de son interdiction définitive du territoire français, a indiqué Me Maritxu Paulus Basurco.
Cette condition "enlève toute possible effectivité à la décision" à court terme a estimé l'avocate, la qualifiant de "réserve significative". "Nous allons prendre quelques jours pour étudier toutes les possibilités", a-t-elle dit.
La demande de levée de l'interdiction du territoire devrait se faire lors d'une nouvelle procédure judiciaire devant la cour d'appel.
L'avocate avait saisi le TAP en février après deux expertises médicales attestant que "son état est durablement incompatible avec sa détention" à Lannemezan dans le sud-ouest.
Incarcéré depuis 11 ans, "Susper", a été condamné à 30 ans de réclusion, en 2008 et 2009, pour avoir tiré sur un gendarme en 2001 dans le sud-ouest de la France, et notamment en tant qu'ex-chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA.
Sa maladie s'est déclarée en 2011 alors qu'il se trouvait provisoirement en Espagne pour être entendu par la justice.
En 2013, la cour d'appel de Pau s'est déclarée favorable à sa remise à l'Espagne une fois sa peine purgée en France.