Comme prévu, le peloton du Tour de France s'est ménagé pour cette onzième étape entre Châtelaillon-Plage et Poitiers. Et comme prévu, on a eu droit à une bagarre de sprinters remporté de justesse par l'Australien.
Pour souffler un peu sur le Tour, les coureurs, bien sûr, attendent avec impatience les journées de trêve comme celle dont ils viennent de profiter en Charente-Maritime. Ils peuvent aussi décider à l’unisson de lever le pied sur une étape a priori sans grands enjeux. C’était visiblement le cas aujourd’hui entre Châtelaillon-Plage et Poitiers. Tous ou presque.
L'échappée de Matthieu Ladagnous
Car, dès le départ de cette onzième étape, un coureur avait décidé de tenter un coup ; généralement, le Palois Matthieu Ladagnous (Groupama – FDJ) reste aux côtés de son leader Thibaut Pinault, mais puisque ce dernier ne peut plus jouer le Général, le fidèle équipier avait décidé de prendre la poudre d’escampette dans la plaine d’Aunis.Il n’a pas besoin de travailler pour un leader aujourd’hui, alors il est parti faire un tour devant. On lui conseille juste de gérer son effort
Derrière le peloton décide de le laisser filer. En arrivant vers Benon pourtant, une bande de "rouleurs" tentent un coup. Parmi eux, on trouve Küng, Postleberger ou Stuyven. Ils se lancent à la poursuite de Ladagnous et creusent un écart de près d’une minute. C’en est trop pour les cadors du peloton. Un échappé, ça va, six, bonjour les dégâts. Très vite, à l’entrée du marais Poitevin, ils sont rattrapés et rentrent dans le rang.
Pourtant, cette étape n’est évidemment pas sans intérêt. Avant les Champs Elysées, c’est sûrement la dernière occasion de briller pour les sprinters. Comme hier à Saint-Martin de Ré, les Bennett, Pagan et autres Trentin sont dans les starting-blocks. Et comme la veille, c’est bien l’Irlandais qui s’impose une fois de plus et conserve donc son maillot vert.
La traversée des Deux-Sèvres se passe tranquillement sur une moyenne de 40 Km/h, mais, à 50 kms de l’arrivée, Ladagnous qui maintenait un écart de 2 minutes trente est alors rattrapé par le peloton après une échapée de 110 kms. Les choses sérieuses vont bientôt commencer.
A l'entre de Poitiers, les choses s'accélèrent et, à 6 kms de l'arrivée, c'est Pöstlberger qui tente un coup. Une échappée vite neutralisée par Asgreen et Jungels.
Comme prévu, c'est donc aux sprinters d'écrire la fin de l'histoire. Sagan joue des coudes à la limite du fairplay, mais, à la photo finish, c'est bien Caleb Ewan qui passe la ligne le premier, suivi par Bennett. En 1978, dernier passage du Tour à Poitiers, c'était pourtant un autre irlandais qui avait alors gagné, un certain Sean Kelly.
Quelques minutes après l'arrivée de la course, on apprendra que Peter Sagan est effectivement déclassé, pour un geste à quelques mètres de la ligne d'arrivée.
Ce jeudi 10 septembre, les coureurs du Tour de France reprendront leur route à Chauvigny, dans la Vienne, pour rouler en direction de Sarran, en Corrèze.