Dimanche 25 juillet, en fin d’après-midi, la circulation des TGV a été fortement impactée après un affaissement de terrain sur un chantier ferroviaire près de la gare de Massy (Essonne), qui a coûté la vie à un ingénieur. Ce lundi, les voyageurs bloqués au départ de Paris Montparnasse ont pu partir.
“On est tous logé à la même enseigne... J’essaie de dédramatiser !” Alexandra ne pensait pas débuter la semaine ainsi. Assise à même le sol entre deux voitures de son TGV direction La Rochelle (Charente-Maritime), cette infirmière espère arriver à l’heure au travail. Comme elle, des dizaines de personnes n’ont pas trouvé de siège dans ce train dont le départ est prévu à 7h20.
La veille, c’est un affaissement de terrain sur un chantier de forage, à proximité de la gare de Massy (Essonne), qui a immobilisé le trafic ferroviaire au départ de la gare Montparnasse. L’accident a provoqué la mort d’un ingénieur de la SNCF.
Les voyageurs invités à reporter leur déplacement
Toutes les destinations au départ de Paris Montparnasse avaient été interrompues et les voyageurs à destination du Sud-Ouest (Poitiers, La Rochelle, Niort, Nantes, Toulouse, Bordeaux, etc.) ont été invités à reporter leur déplacement. Le train d’Alexandra a notamment été supprimé. Un coupon lui a été donné par la SNCF pour monter dans le train de son choix, sans garantie de place. La jeune femme a dû passer la nuit à l’hôtel. “Je vais essayer de faire une réclamation par mail, ça m’a quand même coûté 90 euros”.
De son côté, Romain, originaire de Partenay (Deux-Sèvres), a pu rester chez un ami. “Jusqu’au dernier moment, on ne savait pas si les trains allaient circuler ce matin”, témoigne l’étudiant de 21 ans, également assis entre deux rames. “J’essayais de trouver une autre solution pour être sûr d’arriver à mon lieu de stage ce matin... J'étais prêt à partir en voiture à Rennes avec un ami puis trouver un covoiturage jusqu’à Niort, mais ça aurait été long !”.
Des passagers qui préfèrent relativiser
Parmi les passagers du train, des travailleurs, un groupe de jeunes scouts, des familles qui partent en vacances à La Rochelle... Mais aussi Nicolas Turquois, député Modem LREM du Nord Vienne, de retour de l'Assemblée nationale après le vote sur le projet de loi étendant le pass sanitaire. Assis sur un porte-bagages, il garde le sourire, derrière le masque : “Au moins, j’ai un accès privilégié pour jeter mon gobelet à café !” Avant de redevenir sérieux : “Certes, c’est une galère pour les passagers, mais c’est avant tout une galère malheureusement dramatique dans ses origines. Il y a quand même un homme qui est mort. Je relativise mes difficultés.”
Même ressenti du côté d'Alexandra, l'infirmière. "Déformation professionnelle oblige, je relativise et je me dis que j'ai vécu pire comme situation qu'un train annulé", glisse-t-elle. "J’aurais été beaucoup plus stressée si je commençais plus tôt dans la matinée, et qu’il y avait des patients qui attendaient derrière. Ce n’est pas un secret, on travaille toujours à flux tendu à l’hôpital donc la moindre absence et le moindre retard peut avoir de gros impacts…"
Selon la SNCF, il y a eu "très peu de suppressions" lundi matin : un train pour Poitiers au départ de Paris à 7h24 dont les voyageurs ont été "reportés" notamment dans le train de 7h20, ainsi que "quelques petites suppressions au départ de province le temps" que le trafic redevienne normal.