Vaccination : l'incompréhension de 16 soignants non-vaccinés déboutés par le tribunal administratif de Bordeaux

Le Tribunal Administratif de Bordeaux a rejeté ce jeudi 21 octobre la demande de 16 soignants aquitains non-vaccinés contre le Covid 19. Ils contestaient leur suspension des établissements hospitaliers du Lot-et-Garonne et du secteur de Libourne.

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C'est l'abattement pour Charline, infirmière au centre hospitalier départemental "La Candélie". La justice administrative rejette sa démarche pour annuler la suspension d'activité au sein de l'établissement. Elle ne veut pas être vaccinée. Etant soignante, c'est une obligation qui lui vaut de ne plus avoir de salaire depuis le 15 septembre. Une décision d'autant plus dure à accepter qu'elle était en arrêt maladie avant la date fatidique. Depuis sa suspension, son moral est en dent de scie. "Je suis à la maison, et je ne sais pas ce que va être mon avenir".

La seule faute que j'ai fait, c'est d'avoir pensé.

Charline Jouglariu - infirmière -

France 3 Aquitaine

"Je suis pas antivax mais je demande à avoir un consentement libre. Je ne suis pas un mouton, je suis responsable, en capacité de penser." déplore Charline Jouglariu, en colère.

Dans le Lot-et-Garonne, ils étaient huit soignants à porter leur requête devant le tribunal administratif. Même démarche en Gironde où des laborantin, pyscho-motricienne, secrétaire administrative ont refusé la vaccination dans le secteur de Libourne et Coutras. Rejet pour tous. Les deux avocates ne sont pas surprises par la décision au vu du contexte national, même s'étonnent de n'avoir aucune motivation du tribunal. "On ne sait pas pourquoi on est débouté" déplore Maître Anne-Sophie Decoux qui défend les soignants girondins. 

Même constat, même déception dans le Lot-et-Garonne pour Maître Florence Bessy, conseil des huit soignants de la région d'Agen. "On doit apporter la preuve de l'urgence et d'un doute de la légalité sur la décision. Le juge considère qu'on n'a pas de doute, donc il n'y a même pas lieu à examiner l'urgence." Elle déplore de plus que des soignants en arrêt maladie aient subi le même sort alors que le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a décidé le contraire le 4 octobre dernier. 

C'est assez dramatique, ils sont désespérés.

Florence Bessy, avocate des soignants du Lot-et-Garonne

France 3 Aquitaine

Certains depuis la date fatidique sont en arrêt de travail, en dépression relate l'avocate. "Quand vous avez vécu un an et demi en étant soignant avec ce Covid, de travailler, d'être toujours là, dévoué à son travail et que tu jour au lendemain, vous n'êtes pas vacciné donc on vous suspend votre travail et vous mettez en danger tout le monde."

"Tous les clients que j'ai sont prêts à se tester tous les trois jours. Et c'est en se testant et en étant négatifs qu'ils vont protéger les patients."

L'infirmière Charline Jouglariu a les larmes aux yeux quand elle parle de son métier, son attachement aux patients à qui elle veut apporter de l'humanité. "J'ai été fière de travailler à l'hôpital, maintenant j'en ai honte."

Alors, continuer le combat judiciaire jusqu'au Conseil d'Etat. Pas sûr, c'est coûteux et entraîne de longs délais pour des soignants qui n'ont plus de revenus, en Gironde comme dans le Lot-et-Garonne. 

 

 

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