Estampillée non-essentielle, la communauté Emmaüs de Châtellerault-Naintré a été durement impactée par le deuxième confinement. L’annonce, mardi, de la réouverture des commerces leur a remis du baume au cœur.
Déjà durement touchée lors du premier confinement, la communauté Emmaüs de Naintré avait réussi bon an mal an à surmonter le premier épisode sanitaire. Les personnes confinées en avaient profité pour trier les affaires qui s’accumulaient chez eux et c’est un véritable afflux de marchandises que les compagnons avaient récupérées lors du déconfinement. En augmentant les plages d’ouverture au public durant l’été, les compagnons avaient réussi à minimiser les pertes occasionnées, aidés en cela par une aide d’Emmaüs France.
On avait eu 30.000€ du siège, et là on vient de solliciter un nouveau soutien financier mais on a pas de nouvelles. En même temps, tous les centres Emmaüs de France ont dû faire la même démarche.
Pour essayer d’écouler le stock accumulé par l’interdiction d’ouvrir au public, les compagnons se sont également essayés à la vente en ligne.On est à la recherche de possibilités de stockage pas cher, genre barnum ou tentes de stockage, d’occasion ou autres, parce que là on va pas y arriver. On cherche aussi des remorques de semi mais c’est compliqué à trouver. On a mis à profit les deux confinements pour faire du tri dans les marchandises que les gens nous ont apporté, mais là on manque d’aires de stockage abritées.
On a fait de la vente de matelas qui nous avaient été donnés par une entreprise. Ça a pas mal marché, mais au niveau des petits objets on est pas performants. Il nous manque des bénévoles pour prendre en charge ce genre d’initiative. Nos compagnes et compagnons sont déjà sur des postes importants dont on ne peut pas les enlever sans tout désorganiser. Sur le mois de novembre, la vente sur internet a dû nous rapporter 4 à 5 000 €, alors que notre activité traditionnelle sur la même période l’année dernière, nous permettait de dégager 40 à 45.000€.
Pour autant l’annonce de la réouverture des commerces non-essentiels à compter de samedi a remonté le moral des compagnons.Sur un budget qui n’est pas très important, ça nous impacte énormément. Pour fonctionner, on a besoin de 50.000 € par mois. Ça finance les locaux, les véhicules et les personnes qui travaillent à la communauté. On leur verse une allocation de 286 € qu’il avait fallu baisser lors du premier confinement. Et là on a dû refaire pareil. Parce qu’on veut surtout pas que nos difficultés économiques n’impactent nos actions de solidarité. On accueille une quarantaine de familles et en tout ce sont 200 personnes qui sont prises en charge par la communauté. Il faut absolument qu’on puisse continuer ça, parce que si ces personnes sont là, c’est qu’elles ont besoin d’être là. Et il n’est pas question de les remettre à la rue.
Les lieux de vente de la communauté seront ouverts du mardi au samedi de 10h à midi et de 14h à 18h, comme d’habitude. L’ouverture le dimanche, de 14h à 18h, mise en place durant l’été sera reconduite et les compagnons réfléchissent même à une ouverture le lundi après-midi, de sorte qu’ils accueilleraient le public 7j/7, pour essayer au maximum de minimiser les pertes dues aux confinements.Aujourd’hui il y a du soleil, et tant qu’il y a des personnes motivées, ça donne de l’énergie. Maintenant qu’on sait qu’on va pouvoir ré-ouvrir et recevoir des clients, l’espoir revient. Pour qu’on puisse continuer d’accueillir, héberger et mener des activités qui permettent aux gens de se sortir de leurs problèmes, pour s’ouvrir aux autres.