En Poitou-Charentes comme partout en France, les colonies d'abeilles déclinent de façon vertigineuse. Pour connaître les raisons de cette disparition inquiétante, une conférence aura lieu ce vendredi 4 octobre à Châtellerault dans le cadre de la Fête de la science.
Le constat est alarmant : en France, le taux de mortalité des abeilles atteint environ 30 % chaque hiver. Entre 1985 et 2005, un quart de la population d'abeilles a disparu. Une disparition inquiétante qui va de pair avec le déclin des insectes toutes espèces confondues.
Pourtant, les abeilles et autres insectes pollinisateurs nous sont indispensables. Selon l'ONG Greenpeace, elles contribuent à 75 % de la production mondiale de nourriture grâce à la pollinisation.
Alors quelles sont les causes de ce déclin ? Faisons le point.
L'utilisation des pesticides
Les pesticides sont sans doute les coupables principaux.Si la France a interdit en septembre 2018 l'utilisation de cinq néonicotinoïdes, la classe de pesticides la plus toxique, le pays se situe au deuxième rang européen pour la consommation de pesticides.
Un usage qui a un impact direct sur les abeilles mais aussi sur la biodiversité environnante. Les abeilles peuvent ingérer jusqu'à 7 pesticides différents qui agissent sur leur système nerveux. De quoi en faire des abeilles malades, désorientées et qui ne reconnaissent plus les fleurs.
L'agriculture intensive
Cette cause est également fortement liée à l'utilisation des pesticides. Non seulement les terrains agricoles sont plus grands, et engendrent ainsi moins de diversité de paysages et de plantes pour les insectes pollinisateurs. Mais les régions d'agricultures intensives manquent aussi de fleurs, donc de pollen, avec une rotation moins importante entre les différentes cultures.Les aléas climatiques
Episodes de canicule, tempêtes, grêle et froid brutal avec parfois des écarts de températures très importants ont affaibli les abeilles, mais aussi les végétaux. L'année 2019 a été particulièrement difficile.Une production de miel en baisse
Toutes ces causes ont un impact direct sur la production de miel. En 2017, la Nouvelle-Aquitaine comptait 600 apiculteurs de 50 ruches ou plus. Et beaucoup ont vu leur production chuté, notamment en Poitou-Charentes.Déjà en 2018, les mortalités importantes avaient poussé la Région Nouvelle-Aquitaine a lancer un plan "abeilles". Il prévoyait notamment une aide exceptionnelle de 700.000 euros à destination des apiculteurs les plus impactés par les pertes afin de reconstituer leur cheptel.
Mais cette année encore, la production de miel est en baisse.
Nous avions rencontré au début du mois de septembre Daniel Gauthier, apiculteur. Sa récolte n'était pas terminée, mais déjà, il estimait ses pertes à 20 %.
Réécoutez l'interview de Freddie Jeanne Richard, maître de conférence à l'Université de Poitiers. Cette enseignante-chercheuse travaille depuis 15 ans sur les causes de la disparition des abeilles.