Aux journées parlementaires du MoDem, le mouvement de François Bayrou réaffirme sa liberté au sein de l'intergroupe du camp présidentiel à l'Assemblée (où il retrouve Renaissance et Horizons). "Cette liberté que nous avons, d'expression, de pensée et de propositions, nous croyons qu'elle est un plus pour tout le monde", a-t-il déclaré.
Aux journées parlementaires du MoDem, à Chenevelles et La Roche-Posay, dans la Vienne, les députés du parti présidé par François Bayrou ont formulé une série de propositions au gouvernement, en présence de plusieurs ministres, dont Marc Fesneau (agriculture) et Gérald Darmanin (Intérieur). Ils souhaitent notamment œuvrer pour plus de "justice sociale" et faire de la transition écologique dans l'agriculture, "une réflexion de premier rang".
France 3 Poitou-Charentes : Ce travail commun entre les parlementaires MoDem et les ministres du gouvernement, c'est quelque chose d'essentiel aujourd'hui pour faire de la politique ?
François Bayrou : Le mot est souvent galvaudé, mais chez nous, c'est vrai, nous sommes une famille politique. Nous sommes un courant politique qui vient de loin. L'année prochaine, nous aurons 100 ans. Ce mouvement, nous l'avons tenu à bout de bras à un moment où il était minoritaire et ça n'a rien enlevé à la solidarité qui est la nôtre et aux valeurs, à ce que nous croyons et à ce pourquoi nous sommes engagés. Que l'on soit parlementaire, ministre, que l'on occupe des responsabilités, on est tous solidaires à l'intérieur de ce grand courant-là. Il est précieux de se retrouver dans un cadre qui est paisible et qui nous permet des échanges.
France 3 Poitou-Charentes : Est-ce qu'il est intéressant pour le MoDem, d'être, de temps en temps, le petit caillou dans la chaussure des Macronistes ?
François Bayrou : Je ne dis pas 'le petit caillou'...
France 3 Poitou-Charentes : Vous aimez quand même rappeler que vous êtes là, que le rapport de force n'est pas toujours en votre défaveur.
François Bayrou : Ah oui, surtout maintenant. L'idée, que, il y en a qui décident et d'autres qui suivent, n'est pas une idée adaptée au temps politique que nous vivons. Car, comme vous le savez, il n'y a pas de majorité absolue. (...) Cette liberté que nous avons, d'expression, de pensée et de propositions, nous croyons qu'elle est un plus pour tout le monde. Regardez autour de la table de famille, les discussions qu'il y a, il faut que cette liberté-là se retrouve aujourd'hui, y compris dans l'ensemble d'une majorité politique qui a la lourde charge de gouverner le pays.
France 3 Poitou-Charentes : Sur l'apport du MoDem, vous parliez de transition écologique dans l'agriculture, c'est un sujet que vous pourriez amener dans l'agenda du gouvernement ?
François Bayrou : Aujourd'hui, ce sont des questions que l'on ne peut pas ignorer et qui changent profondément le modèle économique et de vie d'une famille d'agriculteurs.
France 3 Poitou-Charentes : Il y a une évolution au MoDem sur ce sujet ?
François Bayrou : Ce n'est pas une évolution. On a été sur ce sujet depuis longtemps, mais maintenant en tout cas, on est obligés d'en faire une réflexion de premier rang, qui vient en même temps ou en avant de toutes les autres.
Propos recueillis par Jérôme Vilain.