Face à la flambée des prix de l'énergie, de plus en plus de communes ont recours à cette mesure qui allie économie d'énergie, réduction de la facture, et protection des espèces nocturnes.
Les piafs, ils dorment, tout le monde dort, autant couper l'électricité qui ne sert à rien !
un habitant de Cissé (86)
Les quelques habitants que l'on croise après 22 heures dans les rues de Cissé semblent plutôt satisfaits de l'éclairage naturel offert par la lune. "Il faut s'habituer à vivre autrement, à faire attention à notre manière de fonctionner, donc éteindre la lumière plus tôt, pourquoi pas" estime cette riveraine.
Jusqu'alors, les lampadaires fonctionnaient toute la nuit le week-end, et jusqu'à minuit en semaine. Depuis ce lundi 3 octobre, à Cissé comme dans 240 des 260 communes de la Vienne, l'éclairage public est éteint entre 22h et 6h30.
Amortir et investir
Cette mesure devrait réduire la consommation d'énergie liée à l'éclairage de 40%, et permettre 11.000€ d'économies à la commune. Cette somme, la municipalité sait déjà comment elle va l'utiliser : "On va pouvoir amortir une partie de l'augmentation qu'on va subir prochainement sur le prix de l'énergie, et ça nous permettra aussi d'investir dans le remplacement d'anciennes lampes au sodium par des lampes LED" prévoit le premier adjoint au maire de Cissé, Dominique Garnier.
Dans les Deux-Sèvres, près de 300 communes pratiquent aussi l'extinction nocturne de l'éclairage public. A Poitiers, la réduction de ces éclairages est à l'œuvre depuis deux ans.
Les communes de la Vienne s'y sont engagées jusqu'au 30 avril prochain, mais le syndicat énergies Vienne à l'origine de la mesure espère qu'elle soit pérennisée.
Ce retour à la nuit profite aussi à de nombreuses espèces : la pollution lumineuse est la deuxième cause de disparition des insectes. Environ 30% des vertébrés et plus de 60% des invertébrés sont nocturnes, et ont besoin du noir pour vivre.
Reportage de Juliette Coulais, Luc Barré et Stéphane Hamon