Le tribunal de commerce de Poitiers a validé ce vendredi la placement en redressement judiciaire de la Fonderie du Poitou Fonte d'Ingrandes-sur-Vienne. Le nom des administrateurs et la date limite de dépôt des dossiers pour les repreneurs potentiels seront connus mardi 12 février.
La Fonderie Fonte s'était déclarée en cessation de paiement le 1er février dernier et avait demandé son placement en redressement judiciaire.
Après une semaine de réflexion, le tribunal de commerce de Poitiers a validé cette demande.
L'entreprise d'Ingrandes-sur-Vienne emploie plus de 400 salariés et connaît des difficultés depuis de nombreuses années qui se sont aggravées avec la crise du diesel qu'elle subit de plein fouet.
103 suppressions d'emploi annoncées en octobre 2018
La Fonderie du Poitou Fonte est spécialisée dans la conception et la fabrication des carters-cylindres en fonte pour les constructeurs automobiles. Elle a été fondée en 1981 par le groupe Renault et a changé par la suite plusieurs fois de propriétaires. Renault est toujours le principal donneur d'ordre à 70% suivi par Fiat. L'entreprise a été confrontée à partir de 2018 à la baisse importante des commandes de la part des constructeurs automobiles et a lancé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en octobre 2018, avec 103 suppressions d'emploi à la clé.
Va-t-on vers un rapprochement des deux sites des Fonderies ?
Ce vendredi, les salariés de la Fonderie Fonte ont observé un mouvement de grève de 24 heures. Ils ont été rejoints par leurs collègues du site voisin de St-Jean Industries (ex Fonderie Alu) et se sont déplacés à Poitiers devant le tribunal de commerce où se tenait l'audience sur l'avenir de leur entreprise.
Les salariés de la Fonderie Fonte étaient accompagnés de Nicolas Turquois, le député Modem de la circonscription qui a exprimé son inquiétude pour l'emploi dans le bassin industriel du Nord Vienne.
Les difficultés rencontrées par la Fonderie Fonte font écho à celles du site voisin de St-Jean Industries (ex-Fonderie alu) qui a également été placée en redressement judiciaire et est toujours en attente d'un repreneur. Le seul en lice, le groupe anglais Liberty House a annoncé qu'il supprimerait 125 postes sur les 350 actuels (plus 50 intérimaires) que compte le site et apporterait un investissement entre 4 et 5 millions d'euros. La décision du tribunal de commerce de Lyon doit être annoncée en milieu de semaine prochaine.
Liberty House pourrait être intéressé par une reprise totale des deux sites autrefois jumelés mais quelles en seraient les conséquences sur l'emploi ? Les syndicats sont inquiets face à l'éventualité de nombreuses suppressions de postes.
Le reportage de Sophie Béchir, Thomas Chapuzot et Christophe Pougeas :