L'annonce était redoutée par les salariés de la Fonderie Fonte d'Ingrandes-sur-Vienne, près de Châtellerault. Le site va fermer en 2021 et un PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) concernant 292 postes va être mis en place.
La direction de la Fonderie du Poitou Fonte appartenant au groupe Liberty Alvance a annoncé ce lundi matin lors d'un Comité Social et Economique (CSE) que l'usine allait fermer définitivement à l'été 2021. Elle a aussi confirmé qu'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) allait s'ouvrir à partir du lundi 14 décembre prochain. Il va concerner les 292 salariés du site.
Un PSE déjà annoncé à la fin novembre
La CGT, syndicat majoritaire à la Fonderie Fonte, avait convoqué une assemblée générale, ce lundi en début d'après-midi, au cours de laquelle elle a transmis l'information de la fermeture et du plan social à venir, aux salariés présents.Ce n'est pas une surprise pour ces derniers qui savaient leur usine en sursis depuis longtemps. Le 25 novembre dernier, la direction du groupe Liberty Alvance, qui a racheté les sites Alu et Fonte d'Ingrandes-sur-Vienne en 2019, avait déjà annoncé la mise en place d'un PSE (Plan de Sauvergarde de l'Emploi) assorti d'un Plan de Départs Volontaires (PDV). Une annonce qui faisait suite à la décision de Renault de ne pas confier à la Fonderie Fonte la fabrication de son dernier carter, le K9Gen8 dont la production va se faire en Espagne. Ce choix du constructeur français a, semble-t-il, porter le coup de grâce final à l'usine d'Ingrandes-sur-Vienne. La fabrication de ce carter dernière génération aurait permis d'y maintenir une activité pendant quelques années encore.
Le désengagement de Renault
Le groupe Liberty Alvance du milliardaire anglo-indien Sanjeev Gupta avait racheté les Fonderies Alu et Fonte en mai 2019 mais depuis cette date, la Fonderie a connu une situation compliquée et les périodes de chômage partiel pour les employés ont été nombreuses.Liberty Alvance, contraint de racheter en 2019 les deux entités Alu et Fonte, n'a pas investi à la Fonderie Fonte qui était parallèlement pénalisée par l'effondrement des ventes de voitures diesel.
L'échec des négociations, le 13 novembre dernier, entre Renault, l'unique donneur d'ordre du site et ancien propriétaire, et le groupe Liberty Alvance sur la fabrication de ce carter pour moteur diesel avait fortement alerté les syndicats. Ils estimaient que ce retrait avait avant tout été motivé par le manque de confiance de la part du constructeur français dans le groupe anglo-indien . Une confiance que les syndicats n'accordaient plus également à leur direction alors que plusieurs pistes avaient été évoquées pour le maintien du site, parmi lesquelles le reconditionnement de voitures d'occasion ou de téléphones portables. Ils entendaient alors mener par eux-mêmes les recherches pour trouver une solution de reprise.