Avec les restaurants fermés et le marché français saturé, de nombreux producteurs ont des difficultés pour écouler leurs stocks. C’est le cas de quatre producteurs associés d’échalions de la Vienne. Mais ils ne manquent pas d’idées pour éviter de jeter leur production.
La crise sanitaire a considérablement ralenti l'écoulement de leur production. À tel point qu'ils risquent de devoir se débarrasser de plusieurs tonnes d’échalions et d’oignons. Mais ils gardent le sourire. Ils sont quatre producteurs associés, installés à Maisonneuve, dans la Vienne. “Il nous en reste une centaine de tonnes actuellement”, confirme Jean Coulliaut, l’un des quatre producteurs. “On craint de devoir en jeter une trentaine de tonnes au mois de juillet.”
La faute au Covid, mais aussi au marché de l’échaillon en France, actuellement saturé. Ces producteurs travaillent principalement avec des grossistes. “Les récoltes ont été bonnes sur tout le territoire”, poursuit Jean Coulliaut. “Il y a beaucoup de production et tout le monde en a sur les bras”.
Appel entendu sur Facebook
Pour des problèmes de conservation, la production doit être vendue six mois après la récolte. Afin d’éviter les pertes, les quatre associés essaient de se faire connaître localement. Alors, ils ont lancé un appel via les réseaux sociaux
Appel entendu, puisque le post a été partagé 6 000 fois. Et en une semaine, les producteurs ont vu défiler 200 personnes dans leur exploitation. Comme Jane Reffell, une cliente venue acheter des échalions, des oignons rouge et jaune. “C’est une année difficile, alors on doit les soutenir”, explique-t-elle. “Si on n’aide pas nos producteurs, on les perdra.”
Ils espèrent aussi développer des liens avec les acteurs locaux.“On a eu plein d’appels de restaurateurs qui, malgré leurs difficultés, veulent nous soutenir, de magasins de producteurs, de supermarchés avec lesquels on ne travaillait pas”, se réjouit Marie Laurentin, l'une des productrices d’échalions et d’oignons.
Pour éviter de jeter, Jean, Marie et leurs deux associés travaillent également avec la Banque Alimentaire et les Restos du cœur.
Reportage d'Anne-Marie Baillargé et Laurent Gautier