À Lathus, un parent d’élève anti-masque pousse l'Éducation Nationale à la confrontation

À Lathus-Saint-Rémy, un parent d’élève anti-masque adresse une mise en demeure à la directrice de l’école primaire de son village, au motif que celle-ci refuse l’accès de son établissement à son fils de sept ans en l’absence de masque.

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Alors que les syndicats enseignants se mobilisaient ce mardi 10 novembre pour dénoncer l’insuffisance des mesures sanitaires à l’école, pointant les incohérences de l’Education Nationale dans sa gestion de la crise de la Covid, à Lathus-Saint-Rémy, un conflit entre un parent d’élève et l’établissement scolaire de son enfant illustre très concrètement la problématique soulevée.
Le papa du jeune garçon de sept ans refuse de se soumettre au décret instaurant le port du masque, obligatoire dès six ans dans les écoles.

Je tiens à la sécurité de mon enfant avant tout, mais c’est pas prouvé que de mettre un masque ça va le protéger de quoi que ce soit. D’ailleurs dans l’école le masque est obligatoire, mais pendant la cantine tout le monde l’enlève, alors que tous les élèves sont réunis dans un même espace clos. Si on se base sur le décret de port obligatoire du masque, pourquoi est-ce qu’il y a la cantine ? 

Parent d'élève


Devant l’insistance du papa, la directrice, conciliante dans un premier temps,  avait accepté vendredi d’accueillir son fils, malgré l’absence de masque. L’enfant ayant été isolé durant sa journée de classe par l’équipe enseignante pour préserver la sécurité de ses camarades et d’elle-même. Le père s’était alors insurgé que son fils ait été mis à l’écart durant les récréations.

L’école s’est finalement décidée à durcir le ton, signifiant au papa qu’elle n’accepterait plus désormais son enfant sans masque.

Depuis la rentrée des vacances d’automne, la consigne c’est le port du masque pour tous les élèves à l’école élémentaire, à partir de six ans. Des exceptions sont néanmoins prévues pour les élèves qui sont porteurs de pathologies, Pour autant qu'elles soient confirmées par un certificat médical. Ce qui n’est pas le cas de cet élève.

Frédéric Artaud, adjoint au directeur académique de la Vienne


Le papa précise sur ce point : "Mon enfant est asthmatique à l’effort et il fait aussi des allergies. Mais le médecin a considéré que ce n’était pas assez grave pour lui faire une attestation".

L’inspecteur tient cependant à relativiser 

La Vienne compte douze cas de parents réfractaires au port du masque, sur les 35 000 élèves scolarisés. Les parents frondeurs restent donc très minoritaires.
Les syndicats d’enseignants alertent néanmoins de cette situation, difficile à gérer pour les équipes éducatives sur le terrain.

Ce n’est pas à nous de faire de la pédagogie avec les familles récalcitrantes au port du masque. C’est aux inspecteurs de l’Education Nationale de venir répondre aux interrogations de ces parents, pour permettre aux équipes d’enseignants de rester dans une relation pédagogique avec les familles, et maintenir un climat de confiance qui permette les apprentissages. Si on est dans la tension, les enfants vont se retrouver en conflit de loyauté entre leurs parents d’un côté et leurs enseignants de l’autre. 

Gilles Tabourdeau; secrétaire départemental SNUipp - FSU


Prévenu que son fils ne serait plus autorisé à entrer dans l’école sans masque, le papa s’est tout de même présenté lundi aux portes de l’école primaire avec son fils, sans masque, mais qui portait une visière en plastique. Sur place cinq gendarmes était venus assister la directrice, qui a refusé l’accès à l'établissement à l'élève de CE1.

Ne comptant visiblement pas en rester là, le parent mécontent lui a adressé en retour une mise en demeure, préalable à une éventuelle action en justice. Le père d'élève est soutenu par l'association Réaction 19.

Reportage de Romain Burot, Luc Barré et Christophe Pougeas
 
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