Elle avait dit qu'elle ne voulait plus financer l'aéroport de Poitiers : finalement, la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vienne va mettre la main à la poche à la même hauteur que Grand Poitiers et le département de la Vienne.
Le syndicat mixte de l’aéroport de Poitiers-Biard (SMAPB) s’est réuni ce lundi 12 mars avec à l’ordre du jour l’épineuse question des finances : qui donne combien ? Si Grand Poitiers et le département de la Vienne avaient déjà confirmé leur participation, la CCI avait jusqu’à présent annoncé ne pas souhaiter faire de même.
"En aucun cas, je n'ai voulu jouer au poker menteur", explique aujourd'hui Claude Lafond, président de la CCI de la Vienne. "En aucun cas, je n'ai voulu déstabiliser l'aéroport. Je veux au contraire rester dans cet aéroport, d'ailleurs j'avais demandé à rester dans le syndicat mixte de l'aéroport. Bien sûr que j'y crois !"
Finalement, les trois institutions apporteront une même contribution à l’aéroport : 760 000 euros chacune. Le budget 2018, voté à l’unanimité, est donc fixé à 2,2 millions d’euros.
► Un reportage de J. Vilain, L. Pelletier, C. Pougeas :
Bruno Belin, qui avait qualifié d'"irresponsable" la position de la CCI, est aujourd'hui satisfait de la volte-face de son président : "il faut toujours faire attention effectivement aux annonces, aux effets d’annonce, et évidemment aux engagements que l’on a", précise-t-il au micro de Jérôme Vilain. "Nous sommes dans un syndicat mixte, nous sommes solidairement responsables du bon fonctionnement. C’est l’intérêt de tous, des chefs d’entreprise, des élus et des habitants de ce département que cet aéroport soit en fonction."
Outre l'unanimité budgétaire, les trois entités sont tombées d'accord pour prendre rendez-vous avec Alain Rousset. Le président de la Nouvelle Aquitaine n'est pas chaud pour soutenir l'aéroport de Poitiers-Biard, prétextant une trop forte concurrence du TGV. Alain Claeys, maire de Poitiers et président de Grand Poitiers : "c'est vrai le TGV dessert très bien la Vienne et le Grand Poitiers, à travers des fréquences vers Paris et Bordeaux. Mais nous avons un réel sujet pour le moment avec la liaison Ouest-Est. C'est pour cette raison et c'est pour les entreprises, que ce soit de Poitiers ou de Châtellerault, que cette liaison est indispensable et qu'elle doit être développée."
Dans un communiqué commun, le département, Grand Poitiers et la CCI fixent d'ailleurs les axes de développement de l’équipement aéroportuaire : "trouver des lignes nouvelles d'ici 2023 pour porter la fréquentation à un seuil critique de l'ordre de 180 000 passagers ; faire en sorte de maintenir après 2019 l'OSP vers Lyon qui représente un potentiel fort grâce au hub qu’il constitue pour distribuer ensuite des lignes vers toute l'Europe ; développer des offres packagées en partenariat avec les grands acteurs du tourisme du territoire, notamment le Futuroscope, Center Parcs et la Communauté urbaine Grand Poitiers et installer une agence de voyages au cœur de l’aéroport."