Avec la lecture à haute voix, « les élèves réalisent que les écrivains ne sont pas tous des gens morts », assure l’écrivain Philippe Besson.

Présent à Poitiers ce vendredi 10 décembre, l’écrivain Philippe Besson s’est confié sur son rôle de coach pour les élèves du lycée Isaac de l'Etoile dans le cadre de l’opération nationale « Si on lisait à haute voix ».

"Ca fait tout drôle de revenir dans sa région". Il est 12h12 lorsque Philippe Besson passe le pas de la gare de Poitiers. Né à Barbezieux-Saint-Hilaire (Charente), le romancier est de retour dans sa région natale dans le cadre du projet "Si on lisait à voix haute", mise en place par l’Education nationale à l’initiative de François Busnel, présentateur de La Grande Libraire sur France 5. A quelques heures de son intervention au sein du lycée Isaac de l'Etoile de Poitiers, l’écrivain s’est confié sur l’importance de l’initiative et sur son rôle de coach.

Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé de participer à "Si on lisait à voix haute" ?

Philippe Besson : "J’ai évidemment dit oui tout de suite. J’adore aller à la rencontre des élèves et je me rends régulièrement dans les établissements scolaires pour intervenir auprès d’eux. D’autant plus que je trouve l’opération formidable. Elle donne l’opportunité aux élèves de devenir acteur de leur texte et de nous transmettre des émotions. La lecture à haute voix permet de rendre la littérature vivante et surtout permet aux élèves de réaliser que les écrivains ne sont pas tous des gens morts."

Qu’est-ce que vous allez observer en premier chez les élèves poitevins, ce vendredi ?

PB : Tout d’abord le choix de leur texte. En fonction de s’il s’agit d’un roman, d’un poème, d’un ouvrage étudié en cours, ça dit beaucoup de chose de l’élève. Et puis souvent, ils se font rattraper par la résonance de leur propre intimité. Car on ne sélectionne pas un texte par hasard, ça veut forcément dire quelque chose sur la vie et la personnalité de l’élève. Puis, dans un second temps, je vais me concentrer sur leur préparation. Parce que dans ce type d’exercice, il ne suffit pas d’être un très bon élève. Il faut avant tout savoir transmettre l’émotion et comprendre son texte. L’élève le plus assidu dans sa préparation ne sera pas forcément le meilleur à l’oral. Et enfin, je vais regarder comment ils se débrouillent avec le public et comment ils viennent chercher et provoquer l’émotion chez autrui."

La lecture à haute voix est de plus en plus préconisée à l’école. Elle est même demandée lors des épreuves du bac. Pourquoi, selon vous, est-il nécessaire de s’exercer à cette discipline en tant qu’élève ?

PB : "C’est une approche novatrice qui permet aux élèves de sortir de l’aspect académique et analytique d’un texte. L’oralité donne de la vie aux mots, de l’émotion. Elle ajoute une dimension sensorielle au livre qui est un objet qu’on consulte habituellement dans le silence. Lire à haute voix c’est aussi une manière de donner aux élèves une autre image de la lecture qui peut être parfois considérée comme aride lorsqu’elle est étudiée en classe. On s’éloigne des choses abstraites comme l’analyse des figures de styles ou de la structure du texte pour le rendre palpable à travers la voix."

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