Pour la première fois depuis vingt-huit ans, il y a une école à La Bussière. Hors contrat et basée sur les pédagogies Montessori et Freinet, celle-ci reste une exception parmi les autres établissements scolaires de la région.
Voilà vingt-huit ans qu’il n’y avait pas eu d’école à La Bussière. L’ouverture de l’école Gilbert-Bécaud, en hommage à l’illustre chanteur installé dans la commune, ravit Eric Viaud, le maire de la commune. « Un village sans école, c’est comme une vigne sans raisin. On est très contents d’accueillir cet établissement. » Depuis 1991, date de fermeture de l’école publique, les enfants de ce village de 340 habitants sont scolarisés dans les communes voisines.
Mais il s’agit d’une école un peu spéciale. De la maternelle au cours moyen, les huit élèves de Chloé Chevalier suivront un enseignement basé sur les méthodes pédagogiques Montessori et Freinet. Ces techniques d’apprentissage sont censées favoriser la libre expression de l’enfant et l’éveil par le jeu.
Hors contrat, hors de prix ?
Autre particularité : l’établissement est hors contrat. Concrètement, celui-ci ne dépend pas de l’éducation nationale. Il ne touche donc aucune subvention et n’est pas contraint de suivre un programme de tronc commun. En conséquence, sans financement public, les parents des élèves de La Bussière doivent débourser 210€ par mois et par enfant. Mais ce n’est qu’une question de temps selon Pélagi Boufrioua, présidente de l’association de gestion Villa Scholae, à l’origine du projet.
Notre volonté n’est pas d’ouvrir une école alternative ou marginale. Nous souhaitons à terme pouvoir signer ce contrat d’association avec l’Etat.
Remettre l’école au milieu du village
Pour elle, les établissements scolaires jouent un rôle clé dans l’attractivité des villages ruraux. « 80% des Français souhaitent s’y implanter, mais très peu osent le faire à cause du manque de propositions éducatives et culturelles pour leurs enfants. »
Cette situation n'est en effet pas un cas isolé, et touche beaucoup de villages ruraux. Ces systèmes alternatifs pourraient-ils venir au secours des petits bourgs ?
En Poitou-Charentes, ce type d’école reste assez marginal. On compte 24 écoles hors contrat, soit environ 500 élèves. Ce chiffre représente 1,2% des écoles de l’ex-région.
Les écoles hors contrat en Poitou-Charentes
- 5 dans la Vienne
- 4 dans les Deux-Sèvres
- 7 en Charente
- 8 en Charente-Maritime