Carte scolaire 2023 : de possibles fermetures de classes inquiètent parents et enseignants de la Vienne

C'est la fuite d'un document de travail du Rectorat qui a mis le feu aux poudres. Il évoque la fermeture de 45 classes dans le département, de quoi inquiéter parents d'élèves, enseignants et syndicats qui se mobilisent.

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"On ne comprend vraiment pas du tout cette décision," se désole Cédric Garsaud, parent d'élève à Vouneuil-sous-Biard. Vendredi dernier, La Nouvelle République a publié une liste de 45 classes qui pourraient fermer. Parmi elles, l'école Jacques-Yves Cousteau, où est scolarisée sa fille en CE2. Avec d'autres parents, Cédric Garsaud a lancé une pétition, distribué des tracts, fabriqué une banderole, et même pris rendez-vous avec le maire. D'après lui, la fermeture d'une classe dans l'école de sa fille entraînerait une hausse des effectifs : jusqu'à 28 élèves dans le troisième cycle (en CE2, CM1 et CM2). "En termes d'effectifs, on est déjà au-dessus de la moyenne de 21 élèves par classe dans la Vienne", explique-t-il, "on a quand même pas mal d'élèves en difficultés dans l'école, une classe en moins c'est moins de temps pour eux."

Dans la Vienne, d'autres parents inquiets s'organisent : au RPI ( Regroupement Pédagogique Intercommunal) de Celle-Lévescault et Cloué, ils ont prévu de se rassembler devant l'entrée des deux écoles mercredi 1er février. À Poitiers, autre mobilisation prévue devant l'école Condorcet le lendemain, à l'ouverture des portes.

Syndicats et élus veulent se faire entendre

"On apprend par voie de presse les ouvertures et fermetures de classes !", s'indigne Gilles Tabourdeau, professeur des écoles et Secrétaire adjoint de la FSU dans la Vienne. Des fermetures envisagées en raison de la baisse démographique que connaît le département. Pour lui, ce n'est pas une raison pour supprimer des classes, mais plutôt une opportunité d'améliorer l'attention portée aux élèves.

D'après les syndicats SNUipp et FSU du département, une école sur six serait impactée par ces fermetures. Les représentants syndicaux se sentent court-circuités, et incitent toutes les équipes enseignantes à se mettre en grève et à interpeler la direction d'académie.

Bruno Belin non plus ne décolère pas. Le sénateur (Les Républicains) de la Vienne a interpellé Pap Ndiaye lors de sa visite dans le département le 27 janvier dernier. Pour lui, impossible d'accepter 45 fermetures de classes : "J'entends bien que ce nombre de fermetures soit réduit", martèle-t-il, "j'espère bien que ce n'est pas définitif, c'est pour ça que je me mobilise."

Il doit revoir le ministre de l'Education nationale dès ce jeudi et lui demander de retenir davantage de critères pour l'élaboration de la carte scolaire, notamment la densité de population, le nombre de logements sociaux et la fiscalité. Il demande également que cette carte scolaire soit établie sur trois ans, pour prendre en compte les futurs écoliers dans les décisions.

Un simple document de travail qui a fuité

Contactée, l'Académie de Poitiers se veut rassurante : "il s'agit d'un document de travail, confidentiel, qui n'avait pas matière à être diffusé," assure Yolande de Souza, chargée de communication au rectorat. "Ce sont des propositions, nous n'avons pas la volonté de mettre les syndicats devant le fait établi."

L'élaboration d'une carte scolaire est complexe, elle nécessite une consultation des élus, puis des syndicats. Pour l'heure, seule une partie des élus a été concertée, la réflexion doit se poursuivre.

Le nombre de classes fermées, comme celles qui ouvriront, ne sera pas définitif avant le 27 février prochain.

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