Suite à la déprogrammation du film "J'accuse" de Polanski du cinéma Tap Castille de Poitiers, les cinéastes de la Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs ont fait part de leur "consternation" dans un communiqué diffusé ce vendredi 29 novembre 2019.
Les cinéastes de la Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs ont fait part ce vendredi 29 novembre 2019 de leur "consternation" après l'annonce de la déprogrammation du film "J'accuse" de Roman Polanski dans un cinéma de Poitiers, le Tap Castille. Dans un communiqué, ils affirment condamner "tout acte politique qui s'apparenterait à une forme de censure qui contreviendrait à la liberté d'expression, et qui interdirait aux
spectateurs l'accès à un film".
Le Tap Castille de Poitiers avait annoncé ce mardi 26 novembre 2019 la déprogrammation du film de Polanski en raison du "trouble provoqué" et "dans un souci d'apaisement". Un décision qui fait suite à la polémique provoquée par une nouvelle accusation de viol portée contre le réalisateur de 86 ans.
La photographe Valentine Monnier dit avoir été "rouée de coups" et violée par le réalisateur en 1975 à l'âge de 18 ans, en Suisse. Une accusation réfutée par l'avocate du cinéaste.
Manifestations et blocages en série
Le film a connu une sortie mouvementée, avec des séances annulées en raison de blocages et de perturbations par des militantes féministes. Mais en dépit des appels au boycott, il a attiré 886.000 spectateurs en deux semaines.A Buxerolles près de Poitiers, des militantes du collectif La Fouf ont manifesté devant le multiplexe CGR mercredi 27 novembre 2019. Elles ont expliqué ne plus vouloir "d'impunités pour ceux qui commettent des violences envers les femmes".
Roman Polanski pourrait être suspendu de l'ARP
La Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP) est une association qui compte plus de 200 cinéastes, dont RomanPolanski.
Elle avait annoncé la semaine dernière, suite à une réunion de son conseil d'administration, qu'elle allait proposer à son assemblée générale de nouvelles règles pour les membres condamnés ou poursuivis pour des violences sexuelles. Celles-ci entraîneraient la suspension de Roman Polanski, qui est toujours sous le coup de poursuites aux Etats-Unis pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977.