Cinq morts dont le président de l'aéro-club ASPTT Poitiers, dans un crash aérien en Touraine : "Il était très qualifié"

Un ULM et un petit avion de tourisme sont entrés en collision ce samedi en Indre-et-Loire : cinq personnes sont décédèes. Les deux pilotes décédés étaient originaires de la Vienne.

Un cinquième corps a été retrouvé ce dimanche à Loches, à l'intérieur de la carcasse du petit avion de tourisme qui s'est écrasé la veille après un télescopage avec un ULM, selon le procureur de la République de Tours.

Le troisième corps que l'on ne voyait pas de l'extérieur a été retrouvé dans la carcasse de l'avion. Il s'agit d'une zone difficile d'accès, puisque l'avion a atterri dans un roncier sur un arbre. Les enquêteurs ont progressé doucement.

Grégoire Dulin, procureur de La République

Quatre corps avaient déjà été retrouvés ce 10 octobre dans la collision entre un ULM et un petit avion de tourisme qui s'est produite à Loches en Indre-et-Loire.

L'ULM a décollé de Châtellerault et l'avion de Poitiers

L'ULM avait décollé de Châtellerault dans la Vienne à 15h15 et l'avion Robin DR 400 de Poitiers à 15 heures. Ils se sont télescopés aux alentours de 16h30, le premier atterrissant sur la clôture d'une maison à Loche, le second à plusieurs centaines de mètres dans un secteur non habité.

Le président de l'ASPTT Poitiers aéroclub 

Selon le procureur de la République de Tours Grégoire Dulin, "deux corps ont été retrouvés dans l'ULM et deux autres dans l'avion".
Le pilote de l'avion était le président de l'ASPTT Poitiers aéroclub, Michel Loubignac. 
Il était parti de Poitiers vers 15 h avec deux jeunes femmes pour une visite au-dessus des châteaux de la Loire. Ses deux passagères avaient 28 et 30 ans.
Le pilote de l'ULM, Silvio Vio, 66 ans, figure aussi parmi les victimes de ce crash aérien.
Ce pilote privé de Châtellerault était une figure de l'aviation en Poitou-Charentes, connu dans les sphères de la Fédération française d'ULM. Professionnel depuis 15 ans, il était le patron de l'entreprise Silvair Services.

 

Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. Elle a été confiée à la brigade de gendarmerie des transports de Roissy et de Brest, ainsi qu'au groupement de gendarmerie d'Indre-et-Loire.

 Le témoignage des voisins

L'ULM aurait atterri sur le compteur électrique de l'habitation et a pris feu mais on ignore encore les raisons du télescopage.
Les occupants de la maison sur la clôture de laquelle s'est écrasé l'ULM n'étaient pas sur place au moment de l'accident. Il s'agit d'une zone pavillonnaire bordée par une route très fréquentée, au sud du centre-ville.
"J'ai entendu un grand boum puis peu de temps après les sirènes", rapporte Robert, un voisin du lieu du crash de l'ULM, qui n'a pas vu les aéronefs.
Juste en surplomb, Geneviève Allouard-Liebert se trouvait dans sa cour quand elle a entendu "comme un grand choc" avec son mari, puis a vu un homme tomber de l'avion dans un pré, faisant une chute de plusieurs dizaines de mètres. Selon ces témoins, l'aéronef volait au ras des habitations.

C'est un accident improbable et incroyable dans le ciel de Loches, où il n'y a jamais de trafic aérien.

Marc Angenault, maire de Loches

Soleil rasant 

Selon l'élu, le soleil rasant de la fin d'après-midi a peut-être ébloui l'un des pilotes. "Les corps sont abîmés", a-t-il ajouté, précisant que l'avion s'est écrasé "loin des zones habitées, dans un bois". 
Le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) était sur place ce dimanche. "Sur ce type d'appareil, il n'y a pas de plan de vol ni de boîte noire. Les avions naviguent à vue. Plusieurs techniques vont toutefois nous permettre de dessiner les trajectoires et il sera possible de savoir ce qui s'est passé", a précisé le procureur en indiquant que les expertises seront toutefois "longues pour y parvenir".
La maison des associations de Loches a été ouverte pour accueillir les corps des victimes et y constituer une chapelle funéraire.
Une cellule psychologique a été activée pour les familles des victimes à Loches.

"Un pilote extrêmement chevronné" 

"C'est un moment très dur très dur" a confié ce dimanche à l'une de nos équipes, Francis Leconte l'un des membres de l'aéro-club de Poitiers.
Michel Loubignac, disparu dans le crash, était président du club depuis 2014.
"Il a mené à bien la modernisation du club et de la flotte. Il a apporté beaucoup au club par son esprit de partage. C'était un pilote extrêmement chevronné avec plus de 500 heures de vol. Il était très qualifié et il était extrêmement rigoureux concernant la sécurité" avertit Francis Leconte. 

On est tous complètement dévastés par ce drame, pour l'instant, on reçoit les informations de la gendarmerie, on essaie de se soutenir entre les membres du club, hier soir, on a essayé de soutenir les familles, c'est un pilote dans lequel nous avions tous une entière confiance.

Francis Leconte, chargé des vols extérieurs à l'aéro-club ASPTT de Poitiers

L'information a bien été confirmée ce dimanche par le procureur de la République qui décrit les deux pilotes comme expérimentés,

L'un avait le diplôme d'instructeur d'ULM et travaillait dans le secteur aéronautique, l'autre sa licence lui permettant de transporter des passagers.

Grégoire Dulin, procureur de La République

► REPORTAGE. Retour sur le drame avec Patricia Périn.
► Réactions des bénévoles des aéroclubs que présidaient les deux pilotes décédés.► En juillet 2018, Antoine Morel et Thomas Chapuzot avaient rencontré le pilote châtelleraudais Silvio Vio. Ce professionnel pilotait l'ULM qui a décollé samedi de Châtellerault, c'est la cinquième victime du crash dont le corps a été retrouvé ce dimanche.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité