Même si personne ne peut encore prédire dans quelles conditions va se dérouler Noël, de nombreux parents pensent déjà à acheter des jouets. Deux solutions s'offrent à eux : attendre la réouverture des magasins ou alors profiter des services en drive mis en place par de nombreuses enseignes.
Noël, c'est dans un peu plus d'un mois et normalement les ventes de jouets devraient commencer à tourner à plein régime, mais cette année avec le confinement, il n'est pas question de se rendre dans un magasin pour acheter les cadeaux que vous souhaitez offrir. Pourtant, il faut tout de même remplir la hotte du Père Noël car confinés ou pas, les enfants attendent toujours Noël avec la même impatience. Pour y parvenir, les stratégies adoptées par les parents, grands-parents, oncles et autres tantes diffèrent, alors que les magasins spécialisés et les rayons jouets des grandes surfaces sont fermés. Il y a ceux qui misent sur la fin du confinement et attendent patiemment la réouverture des commerces en peaufinant leurs listes et il y a ceux, plus angoissés, qui ont peur de ne plus trouver ce qu'ils recherchent ou veulent tout simplement anticiper.
"Avec le confinement, je ne sais pas trop ce qu'il restera dans les magasins à la réouverture donc j'ai préféré prendre de l'avance" nous confie cette mère de famille rencontrée devant l'entrée d'une grande enseigne de jouets à Poitiers.
La vente en ligne se développe partout
Elle était venue récupérer des jouets commandés un peu plus tôt sur internet. Le click and collect, autrement dit le retrait en magasin après avoir commandé sur internet ou par téléphone, séduit de plus en plus de consommateurs. Et pour les commerces, petits ou grands, c'est l'assurance de pouvoir écouler une partie des stocks et de faire rentrer un peu de trésorerie. D'autant que la période est cruciale pour la vente des jouets.La vente en ligne a été adopté par les grandes enseignes mais aussi par de nombreux commerces plus petits, qui ont réussi à mettre en place toute la logistique nécessaire. Pour certains, cependant, rien ne peut remplacer la vente directe et le contact avec le client notamment dans les magasins les plus spécialisés. Dans le centre-ville de Poitiers, Benoît Delsuc gère une boutique bien connue des amateurs de jeux, souvent plus originaux que ceux vendus en grande surface. Depuis le début du confinement, il a reçu très peu de commandes et se montre inquiet pour l'avenir immédiat. alors que le mois de décembre représente près d'un tiers de son chiffre d'affaires annuel.Novembre et décembre, c'est la moitié du chiffre d'affaires de l'année complète donc c'est super important de vendre le maximum de stocks. Il faut qu'on fasse le maximum de trésorerie pour sauver l'entreprise.
La période est cruciale pour les petites boutiques spécialisées qui pourraient avoir du mal à se remettre financièrement d'une fermeture qui se prolongerait. Leurs propriétaires tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme.Je suis inquiet si je ne peux pas travailler en décembre, alors qu'on a déjà perdu le mois de novembre et tous les salons de cet été, ce qui fait que pour l'instant avec la fermeture de novembre, j'aurai perdu quatre mois de salaires dans l'année.
Acheter sur internet mais près de chez vous
Dans les grandes enseignes, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête non plus. Certains salariés se trouvent actuellement en chômage partiel, les autres travaillent pour délivrer les commandes des clients avec l'étrange sensation de ne plus tout à fait faire le même métier.Face aux contraintes du confinement et à la crainte de l'épidémie, les Français se tournent de plus en plus vers le drive, pour l'alimentaire tout d'abord mais aussi pour les produits jugés "non essentiels" dans la liste établie par le gouvernement comme les jouets. Et avec les nouveaux services de ventes en ligne développés par les magasins situés près de chez vous et dans lesquels vous avez vos habitudes, il n'est pas besoin de se précipiter sur les grandes plateformes du commerce en ligne pour trouver les jouets ou les jeux que vous offrirez à Noël.Ce qui est intéressant, c'est de pouvoir proposer d'autres produits aux clients, là tout est fait, il n'y a plus vraiment d'intérêt à notre métier.
Reportage de Marine Nadal et Stéphane Bourin à Poitiers