Congrès du PS à Poitiers : les frondeurs en trouble-fête du "rassemblement"

Le congrès du PS s'est achevé dimanche à Poitiers, un rendez-vous que Jean-Christophe Cambadélis voulait comme un grand rassemblement unitaire de la majorité pour réussir la fin du quinquennat Hollande mais les critiques d'Arnaud Montebourg et des frondeurs ont joué les trouble-fête. 

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La photo de famille clôturant les travaux, dimanche, aurait pu être parfaite. Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis, Stéphane Le Foll, Jean-Marc Ayrault réunis rose à la main, chantant en coeur la Marseillaise..., au lendemain d'un congrès qui avait aussi ovationné debout François Hollande.


Les frondeurs et M.Aubry boudent la photo de famille

Les responsables des "frondeurs" et de l'aile gauche ont boudé l'estrade de clôture, confirmant la persistance d'un désaccord politique avec la direction du parti, exprimé tout au long du congrès. Martine Aubry, non plus, n'était pas visible ce dernier jour.
Dès samedi soir, la polémique sur le déplacement de Manuel Valls à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions avait déjà un peu gâché la fête. 
Le lendemain, l'attaque au vitriol de l'ex-ministre de l'Économie Arnaud Montebourg et de l'homme d'affaires Mathieu Pigasse, dans une tribune au Journal du Dimanche, contre la politique du gouvernement, a continué à plomber l'ambiance et à ternir l'image de l'unité affichée. Dans ce texte, les deux hommes en appellent à une "coalition des pays européens" pour une stratégie de "baisse d'impôts en faveur des ménages" et de résorption du déficit "par la croissance mais non par l'austérité". 

"Le message, c'est que les frondeurs ne baissent pas la garde", a assuré le "frondeur" Laurent Baumel.

Pourtant, dans son discours de clôture, le premier secrétaire, élu il y a dix jours par 70% des militants, a assuré qu'il serait "le garant de l'unité de tous". 
"Maintenant, il te faut finir le job!", a-t-il lancé au Premier ministre, qui la veille avait affiché son intention de poursuivre résolument les réformes.

La République "Canada Dry" de Sarkozy

Le leitmotiv d'une cohésion sans faille entre le PS et l'exécutif derrière François Hollande, a été répété à l'envi. "Il est important que ceux et celles qui gouvernent soient rassemblés (...) Rien ne me fera dévier (du) chemin (des réformes), conforté par le soutien et l'engagement de ma famille politique", a dit lui-même le Premier ministre, qui a exprimé samedi sa "loyauté sans faille" au président.
Inmanquablement, il a répondu à Nicolas Sarkozy, une semaine après la tenue du congrès constitutif de sa formation Les Républicains, dénonçant sa "République "Canada Dry", qui consiste à "reprendre les thèmes du Front national tout en se parant des atours de la République".

Pour "le parti des Républicains", dit-il la devise "n'est pas "Liberté, Égalité, Fraternité", mais "Fouquet's, Rolex, Kärcher".

Les clivages au sein du PS devraient réapparaître dès aujourd'hui autour du très controversé projet de loi Macron, qui retourne à l'Assemblée nationale. Manuel Valls, se montrant inflexible sur le travail dominical, n'exclut pas "par principe" de recourir à l'article 49-3. L'unité affichée à Poitiers pourrait alors connaître ses premières failles.

Sophie Goux revient en vidéo sur ces trois jours de congrès à Poitiers :
Commentaire de Sophie Goux

Intervenants : Christophe Borgel, Secrétaire national PS aux élections, Manuel Valls, premier Ministre, Laurent Baumel, député PS d'Indre-et-Loire et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS.


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