Le CHU de Poitiers fait partie des établissements dits "de première ligne" pour le coronavirus. Il accueille désormais un patient venu de Charente-Maritime qui a été testé positif au virus à Rochefort. Il s'agit d'un militaire revenant de Creil dans l'Oise où 18 cas ont été détectés.
Il y avait déjà eu des cas de suspicion de coronavirus mais aujourd'hui le CHU doit prendre en charge son premier cas avéré de la maladie. Le CHU de Poitiers est l'un des trois établissements dits "de première ligne" en Nouvelle-Aquitaine, dans le plan mis en place par le ministère de la Santé. A ce titre, il est amené à recevoir des patients venant d'autres hôpitaux de la région comme ceux de Rochefort, La Rochelle ou Angoulême, considérés comme des hôpitaux de deuxième ligne.
Une prise en charge sécurisée
Les patients, suspectés d'être atteints du coronavirus ou déclarés positifs, sont pris en charge de façon sécurisée, en essayant d'éviter au maximum le contact avec d'autres personnes, autre que le personnel soignant.Quand ils arrivent au CHU, ils n'empruntent pas la grande entrée des urgences mais une porte secondaire et suivent ensuite un parcours sécurisé pour être conduits le cas échéant dans un service spécialisé où le personnel est dédié.
Pour la syndicaliste infirmière, Cécile Laville de la Coordination nationale des infirmières (CNI), l'hôpital de Poitiers est prêt en terme de sécurité médicale à faire face à une épidémie.
Cécile Laville, qui est présidente de la Coordination nationale des infirmières, indique que neuf lits sont prêts et dédiés pour les patients contaminés et avérés et que pour l'instant, le personnel de cette unité spécialisée est dédié.Tout a été mis en place, les protocles sont appliqués. Il y a le protocole du circuit du patient à partir du moment où il arrive dans l'établissement pour qu'il ait le moins de contact possible avec les autres personnes...après il y a les protocoles nationaux de prise en charge des patients en suspicion ou avérés et les protections pour les soignants.
Pour l'infirmière comme pour de nombreux personnels de santé, l'interrogation porte avant tout sur le manque de personnel qui pourrait se faire ressentir encore plus durement en cas d'épidémie importante.
Un militaire revenant de Creil dans l'oise
Le premier patient détecté positif au coronavirus, hospitalisé au CHU de Poitiers, est un militaire habitant à Rochefort en Charente-Maritime. Il a été en contact avec des personnes de la base aérienne de Creil dans l'Oise dont certains soldats ont participé aux opérations de raptriement des Francais de Chine. 18 cas de coronavirus ont été détectés dans cette commune et six sur la base militaire employant 1.200 personnes.Cet homme s'est signalé de lui-même au Centre 15 de Charente-Maritime alors qu'il ne ressentait aucun symptôme. Après avoir pris rendez-vous, il s'est rendu à l'hôpital de Rochefort où des tests ont été effectués. Il est ensuite rentré chez lui. Quand le test s'est avéré positif, son transfert au CHU de Poitiers a été décidé. Le militaire a suivi le processus recommandé par les autorités sanitaires.
Le patient de Rochefort était asymptomatique mais il s'est révélé positif au coronavirus et pouvait donc être contagieux. L'Agence régionale de Santé remonte le fil de ses contacts pour les identifier. Une dizaine de personnes a été approchée par les autorités
L'état de santé du patient hospitalisé au CHU de Poitiers n'est pas jugé inquiétant à ce stade par les médecins.
Les consignes d'hygiène et de sécurité à suivre
- Un numéro national d’information est disponible pour tous 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 : le 0 800 130 000.
- Vous pouvez également appeler le 15 mais uniquement en cas de signe d’infection.
- Ne vous rendez pas chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.
- Se laver les mains plusieurs fois par jour avec du savon ou une lotion hydroalcoolique et ne pas serrer les mains ou faire la bise.
- Pour retrouver toutes les consignes de sécurité édictées par les autorités face au risque d'épidémie : gouvernement.fr/ info-coronavirus