Dans la Vienne et les Deux-Sèvres, Semeurs de Forêts continue de planter des arbres et cherche des bénévoles

Alors que les forêts brûlent, un mouvement citoyen replante des arbres : l’association Semeurs de Forêts rachète des terres pour y faire grandir des forêts riches en biodiversité. La majorité des forêts plantées aujourd’hui sont des monocultures destinées à l’exploitation. Le collectif lui, choisit plus d’une trentaine d’essences variées, et s’assure que ces forêts ne soient jamais coupées.

Tout est parti d’un couple, Florence Massin et David Buffault : « Face à l’éco-anxiété, la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité, on s’est dit, qu’est-ce qu’on peut faire à notre niveau ? » commence David. Deux évènements viennent accélérer leur volonté d’agir : des voisins qui abattent des arbres centenaires pour faire une piscine, et la démission de Nicolas Hulot de son poste au ministère de l’écologie. « Il y a tellement de freins institutionnels, il fallait que toutes les énergies se mettent en action : planter des arbres nous a paru être une solution pleine d’avantages », explique David Buffault.

Contre les monocultures, la création d’écosystèmes protecteurs de la biodiversité

 

Depuis sa création en 2019, l’association Semeur de Forêts compte désormais 250 adhérents et une centaine de bénévoles qui ont participé aux plantations. Elle a déjà racheté trois terrains, dont une ancienne exploitation de peupliers de 5.6 hectares à Jaunay-Marigny, dans la Vienne, et un autre de 6,6 hectares à Clessé dans les Deux-Sèvres.

Moi, je n’avais jamais planté un arbre. Mettre ses mains dans la terre, les regarder pousser lentement, et constater qu’au bout de trois ans ils ne font pas 20 mètres de haut, ça fait réfléchir au fait de couper des arbres.

David Buffault, co-fondateur de Semeurs de Forêts

La diversité des essences d’arbres est rare au sein de nos forêts : selon l’Institut National de l’information géographique et forestière, 84 % de nos forêts sont formées de 2 essences ou moins. Or, plus il y a d’essences d’arbres, plus il y a d’animaux, d’insectes et d’amphibiens, plus il y a de plantes variées.

L’association mise sur une trentaine d’essences adaptées à chaque territoire, et laisse la forêt se reboiser naturellement au fil du temps. Les planteurs choisissent de grands arbres comme les chênes ou les érables, mais aussi des arbres plus petits comme les pommiers sauvages, les noisetiers ou des buissons, qui constituent le sous-bois et favorisent la création de tout un écosystème. 

Un mouvement citoyen pour pérenniser ces forêts

 

« On voulait que ce soit pérenne dans le temps. D’autres associations existent, mais ils plantent sur des terrains mis à disposition des communes, ou chez des particuliers, or, si dans 50 ans le terrain tombe entre les mains de quelqu’un qui n’en a rien à faire… », explique David Buffault, co-fondateur de Semeurs  de Forêts.

Pour « s’inscrire dans le temps long, le temps des forêts », David et Florence décident de former un collectif, financé à 90 % par du crowdfunding, et le reste par de petites entreprises. Avec le rachat des terrains par l’association, pas de risque que les forêts soient rasées à l’avenir si le terrain venait à être racheté. Le collectif permet à l’association de pérenniser ses actions dans le temps, mais aussi de multiplier l’impact qu’elle a autour d’elle

On veut montrer qu’il est possible de passer à l’action. Beaucoup de gens cherchent à faire des choses, mais ne savent pas comment faire. Alors autant qu’on puisse avancer ensemble.

David Buffault, co-fondateur de Semeurs de Forêts

Besoin de bénévoles

 

Les volontaires sont nombreux pour les journées de plantation d’arbres, mais l’association a aussi besoin de bras pour arroser et débroussailler. En plus des bénévoles, l’association recherche régulièrement des porteurs de projets.

A 40 ans, Pierre, enseignant en région parisienne, s’est proposé pour être porteur de projet à Jaunay-Marigny, où il vient régulièrement pour voir sa famille. Après avoir signé le compromis de vente et quadrillé le terrain l’hiver dernier, il organise la plantation de 500 premiers arbres. C’est lui qui fait venir les bénévoles, présents à la journée. « Les bénévoles viennent sur une journée ou une demi-journée, quand ils veulent. Il vaut mieux venir une demi-journée que pas du tout. Et puis c’est sympa, on discute dans un cadre naturel ». 

L’engagement des porteurs de projets se fait sur le long terme : la forêt demande au moins trois ans de soins au départ pour grandir. Mais pour Pierre, l’engagement est tenable. Depuis cet hiver, il a passé environ 7 jours sur le terrain. La sécheresse complique les premières plantations à Jaunay-Marigny : « Au printemps et l’été dernier, on a fait deux sessions d’arrosage des arbres parce que c’était très sec. Cette année, on pense que pas mal d’arbres vont mourir. Là, ça serait le moment d’arroser, mais on n’a pas le droit avec les restrictions d’eau ».

L’association est en cours d’acquisition d’un quatrième terrain dans l’Eure. À Jaunay-Marigny, une plantation de 500 nouveaux arbres est prévue à l’automne ou à l’hiver prochain. L’actualité de Semeurs de Forêts est à retrouver sur leur site internet semeursdeforets.org ou leur page Facebook @SemeursDeForets.

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