L’enquête publique sur l’élargissement de l’autoroute A10 entre Tours et Poitiers devrait débuter en principe mi-janvier. Elle concerne 26 communes, 13 en Indre-et-Loire et 13 dans la Vienne. La population sera invitée pendant un mois à s’exprimer.
C’est un projet autoroutier de grande envergure : construire sur 93 km et dans les deux sens, une troisième voie de circulation sur l’autoroute A 10 entre Veigné, au sud de Tours et l’échangeur de Poitiers-sud. Cet élargissement à 2 fois trois voies représente un chantier de plus de 900 millions d’euros et plus de 10 ans de travaux.
Construite, il y a près de 40 ans, entre 1973 et 1977, l’A10 voit passer chaque jour près de 35 000 véhicules sur cette portion, qui n’offre aucune autre alternative pour les véhicules entre Tours et Poitiers et en particulier pour les poids-lourds. Ils représentent 20% du trafic, contre 13% en moyenne sur les autoroutes françaises.
Pour Vinci Autoroutes, ce trafic constitue le seuil nécessaire à cet élargissement pour conserver le confort des usagers, et il s’inscrit dans le plan de relance autoroutier décidé en 2015 par le gouvernement.
Une volonté de "co-construction"
Mais avant de donner le premier coup de pelleteuse, une longue phase de concertation est nécessaire. Après avoir mené des ateliers de travail sur les territoires concernés, dans un esprit de "co-construction", Vinci Autoroutes attend maintenant la tenue de l’enquête publique. Cette étape est nécessaire avant la déclaration d’utilité publique (DUP) par le gouvernement. Dans les mairies des 26 communes traversées, des registres seront donc à la disposition des habitants pour exprimer leur opinion, et les opposants au projet ne manqueront pas de le faire. Au terme de cette période d’un mois, le commissaire enquêteur choisi par le gouvernement exprimera un avis, et dans le meilleur des cas, la DUP pourrait être rendue courant avril.
Seulement 24 km autorisés
Cependant, un détail pourrait troubler l’opinion publique. L’enquête va concerner l’ensemble du tracé de 93km, alors que Vinci Autoroutes n’a, à ce jour, obtenu l’autorisation du gouvernement, pour ne construire l’élargissement que sur 24 km au sud de Tours, et jusqu’à la frontière de la Vienne. Rien aujourd’hui ne permet de savoir, si le reste du tronçon sera réalisé - et surtout quand il le sera. Néanmoins, c’est bien maintenant que les riverains devront se prononcer.Pour convaincre, Eric Sauner, responsable du projet chez Vinci Autoroute, souligne les progrès apportés aujourd’hui en termes de réglementation, sur le bruit, l’eau et l’air : "en 1977, lors de la construction de l’A10, il n’y avait aucune réglementation sur ces sujets. Aujourd’hui, nous allons construire 17km de protection acoustique, trois fois plus que ce qui est imposé par la réglementation actuelle".
Le chantier représentera un budget total de près d’un milliard d’euros, dont près de 250 millions pour le premier tronçon de 24 km.