FLAMME OLYMPIQUE. "On espère que ce sera positif" : les commerçants aussi espèrent profiter de la fête

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À la veille du passage de la flamme, ce vendredi 24 mai 2024, Poitiers (Vienne) se prépare potentiellement à accueillir une foule importante, alignée le long du parcours, du Triangle d'Or au Palais des Ducs. Les commerçants, eux, se préparent à tous les scénarios.

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Dans la Vienne, après la Charente ce vendredi 24 mai 2024, Poitiers se prépare à accueillir la flamme olympique dans les prochaines heures. Certaines rues sont déjà fermées à la circulation, et interdites de stationnement. Confrontés à une fréquentation encore inconnue, les commerçants restent encore dans le flou.

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"Soit ça sera l'effet de masse, soit ce sera le désert parce que les gens seront allés se positionner aux barrières pour regarder passer la flamme" : dans ce magasin haut de gamme de l'hyper-centre, Emma*, la responsable de la partie meubles, ne sait pas encore sur quel pied danser. Dans le magasin, seuls deux salariés sur quatre seront présents pour gérer la clientèle. "Si on a du passage, ça pourra être difficile", complète la responsable. "Nous vendons des grands meubles, mais on prévoit plutôt des achats coup-de-cœur."

Dans les allées, des cartons sont encore en train d'être déballés et les produits disposés avec soin. "Heureusement qu'on n'a pas eu de livraison... Récemment, une cliente est venue chercher deux grands coussins, elle est partie rejoindre avec son grand sac son mari qui était garé en double file. Ça, ça n'aurait pas été possible demain", reprend-elle.

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En effet, les conditions de circulation vont être drastiques ce samedi 25 mai. "Peut-être qu'il va y avoir des milliers de personnes, on ne sait pas. Donc est-ce qu'on prévoit du personnel en plus, et aussi, est-ce que les salariés vont pouvoir être présents s'ils n'arrivent pas à garer leur voiture ?", se questionne Emma.

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"On a dû revoir nos prix à la baisse."

Même interrogation pour la gérante de cet hôtel proche de la gare de Poitiers. Pour le moment, le taux de remplissage de son établissement atteint péniblement les 35 %. "Il y a encore moins de monde que d'habitude", atteste-t-elle. "Et aujourd'hui, les clients vivent au jour le jour et réservent en dernière minute, mais on peut se dire que pour la flamme olympique, les gens auraient réservé en avance. Et en plus, ça tombe un week-end."

L'heure est donc à la déception. "On avait fixé nos prix par rapport à une forte fréquentation. On s'attendait vraiment à des retombées, et au fil des semaines, on a dû revoir nos prix à la baisse", déplore-t-elle.

Outre les touristes potentiels, c'est aussi à une clientèle locale que comptent s'adresser les commerçants. Pour certains d'entre eux, ce week-end est un créneau particulièrement important, avec l'enchaînement du passage de la flamme et la fête des Mères. "C'est vrai que les gens vont peut-être moins pouvoir faire leurs achats en dernière minute, par exemple demain matin", reconnaît Thomas Picaud. Il gère un des trois magasins de l'entreprise familiale Rannou-Métivier. Dans les vitrines de ce magasin fraîchement rénové, des pyramides de macarons et des broyés soigneusement alignés attendent les gourmands.

"On s'adresse plutôt à une clientèle habituée, qui habite en centre-ville. On est un commerce de proximité. Là, avec le passage de la flamme, on est sur du très ponctuel, on va plutôt toucher un public qui ne nous connaît pas", espère-t-il.

Thomas Picaud a en tout cas commandé plus de stocks pour parer à toute demande supplémentaire. "Si on a du monde à partir d'aujourd'hui, pour nous, c'est une belle vitrine. Et peut-être que les gens vont acheter plus de macarons, notamment pour la fête des Mères et partager en famille", récapitule-t-il. "Et si les gens se détournent du centre-ville, par peur d'avoir trop de monde par exemple, la clientèle pourra se diriger vers nos autres boutiques, en dehors du centre."

Le soleil daignera-t-il faire son apparition ?

Une autre inconnue subsiste pour cette journée historique : la météo, plutôt maussade ces derniers jours. Au Café du commerce, situé place du Maréchal-Leclerc, un des points stratégiques du passage de la flamme, les équipes ont prévu le coup pour samedi. "On nous a prêté une tireuse à bières, les équipes ne prennent pas de jour de congé, ce n'est pas possible", affirme Marie Corduan, serveuse dans l'établissement.

Celui-ci sert en moyenne 100 couverts pour le déjeuner un samedi de beau temps, et 50 couverts le soir. Alors Marie Corduan espère bien que les chiffres seront au moins aussi élevés. "Une dizaine de personnes ont déjà réservé l'étage pour mieux voir la flamme", déclare la jeune femme. "On espère que ce sera positif, mais on ne sait pas du tout, on est dans le flou."

Dans un autre restaurant proche de la place du Maréchal-Leclerc, on s'attend au contraire à une forte fréquentation. "La mairie nous a demandé de déplacer notre terrasse, rue Saint-Benoît, et de laisser plus de place pour laisser passer les voitures", désigne Éric Marchand, responsable de salle du restaurant Rouge Basilic.

La mairie nous a demandé de déplacer notre terrasse.

Éric Marchand

Responsable de salle du restaurant Rouge Basilic à Poitiers

Et cette nouvelle disposition n'est pas sans poser quelques modifications dans l'organisation de l'équipe de quatre salariés. "La terrasse est plus allongée, donc on a moins de visibilité sur les tables depuis le restaurant et on est obligé d'être tout le temps dehors", estime le jeune homme. "Et en plus, on devra sans doute ouvrir l'étage, donc ça nous fait plusieurs endroits à gérer en même temps."

À l'étage, une décoration chaleureuse, aux couleurs rouge et blanche, attend déjà les convives, à proximité immédiate de la mairie. Un spot idéal, mais pour autant, pas question d'être trop affirmatif : "C'est du 50/50. Soit les gens déjeunent chez eux et vont voir la flamme, soit ils vont au restaurant." D'autant qu'un petit incident de dernière minute est venu s'immiscer dans les préparatifs du grand jour : certaines boissons, un poste de dépense important pour les clients, n'ont pas été livrées à temps à cause des ponts du début du mois de mai.

"Depuis septembre 2023, on est sur des résultats positifs, mais pour le mois de mai, ce n'est pas ça. Les jours fériés, les gens ne vont pas au restaurant. Donc là, oui, on espère avoir de l'activité", sourit le professionnel de la restauration. Et peut-être même battre le record de fréquentation du restaurant : 170 couverts, en une soirée.

(*prénom modifié)

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