Dans chaque préfecture de la région, des guichets uniques spéciaux vont accueillir et orienter les déplacés arrivant d'Ukraine. Un "hub" va également être mis en place dans la Vienne.
Depuis le début de l'invasion russe, la Nouvelle-Aquitaine a accueilli un millier de déplacés ukrainiens fuyant leur pays en guerre. Ils vont être bien plus nombreux dans le mois à venir.
"Nous nous attendons à recevoir au moins 11.000 personnes arrivant d'Ukraine d'ici à quatre semaines" indique la préfète de Nouvelle-Aquitaine Fabienne Buccio. Autant dire que la tâche est immense pour les services de l'Etat, qui viennent de dévoiler leur plan de bataille pour faire face à cet afflux massif et soudain.
Hub de 200 places
À leur arrivée sur le sol néo-aquitain, les familles ukrainiennes seront orientées vers des hubs "mis en place dans chacune de nos anciennes capitales régionales" précise-t-elle. D'une capacité de 200 places, ils serviront de lieu de transit temporaire. En Poitou-Charentes, ce hub devrait logiquement donc se situer à Poitiers ou dans son agglomération mais à ce stade, aucune information n'a filtré.
Au maximum 48 heures plus tard, ces réfugiés seront emmenés dans des "sas d'accueil" de plus petite dimension. Ces centres d'une cinquantaine de places seront au nombre de trente, répartis sur tout le territoire néo-aquitain. "Internats ou centres de vacances", beaucoup sont déjà opérationnels.
C'est le cas par exemple d'un village vacances à Fouras (Charente-Maritime) qui compte une centaine de places. L'agglomération de Poitiers, elle, en compte deux : le gymnase des Écossais (30 places) en centre-ville, et le centre de Chasseneuil-du-Poitou (48 places). Dans les Deux-Sèvres, l'un est déjà en service à Niort, un autre est en cours de montage dans le nord du département.
Il va falloir en effet augmenter la cadence pour répondre à tous les besoins. "Nous sommes obligés de passer par des accueils collectifs, justifie la préfète de Nouvelle-Aquitaine, car nous faisons souvent face à des arrivées de groupes d'environ 200 personnes."
300 € par mois
Un dispositif "trois en un" vise également à faciliter au maximum les démarches de ces familles, essentiellement des femmes et des enfants, qui ont tout laissé derrière elles. Les guichets spéciaux, ouverts dans les préfectures, doivent leur permettre de grouper leur demande d'autorisation provisoire de séjour, leur recherche d'emploi et aussi de percevoir l'aide mensuelle versée par l'état (300 € / adulte).
En Charente, environ 300 ressortissants ukrainiens se sont faits connaître à ce jour. Dans la Vienne, ils sont 246 dont 59 enfants. 66 ont obtenu leur autorisation provisoire de séjour. Mais les chiffres "évoluent quotidiennement" indique la préfecture. Et rapidement. Dans les Deux-Sèvres, ils étaient une centaine lundi à s'être enregistrés auprès des autorités. Ce mercredi, ce chiffre a déjà doublé.
Une fois toutes ces démarches accomplies, chacun pourra alors poser ses valises dans des logements proposés par des particuliers ou des institutions. "Nous ne toucherons pas aux places réservées aux demandeurs d’asile ou aux hébergements d’urgence pour les publics précaires", assure Fabienne Buccio.
Au total, à ce jour, près de 18.000 places ont été recensées dans la région. Logiquement, la Gironde, département le plus peuplé, concentre un quart des offres. Chaque département devra contribuer à la mesure de ses possibilités, mais il est difficile à ce stade d'avoir une répartition précise. En Charente-Maritime, on concède ainsi que "le recensement est toujours en cours". Dans les Deux-Sèvres, 400 hébergements citoyens ont été recensés. En Charente, la préfecture assure travailler à "prendre contact avec toutes celles et ceux qui se sont manifestés sur cette plateforme afin de fiabiliser les informations données et s'assurer que (...) l’hébergement citoyen (...) soit conforme aux besoins d'une famille fuyant un conflit armé."
Les particuliers volontaires qui souhaitent mettre à disposition un logement sont invités à se signaler sur la plate-forme "Je m'engage pour l'Ukraine".