La Vague, est une association de parents qui alerte, aide et informe sur le harcèlement scolaire. Elle a été fondée à Poitiers par des parents d'enfants qui ont été harcelés. La sénatrice Sabine Van Heghe, chargée de ce dossier au Sénat est venue à leur rencontre.
C'est Guilhem qui résume le mieux ce phénomène en constante évolution dans le milieu scolaire "être isolé, ne pas en parler, ça fait que ça continue, que l'on subit encore et encore et qu'on ne peut pas régler le problème. Et de jours en jours tout va s'accumuler et ça va nous peser dessus". Il sait de quoi il parle, il a été harcelé au collège. C'est pour cela qu'il est devenu ambassadeur contre le harcèlement. Il connaît le mécanisme et sait aussi hélas les dégâts qu'il peut causer "Au bout d'un moment on va lâcher et cela mène à la dépression, voire, à l'extrême, au suicide."
L'an dernier, en France, 21 garçons ou filles harcelé.e.s ont mis fin à leurs jours. On estime que le phénomène de harcèlement scolaire touche entre 800.000 et un million de jeunes.
C'est pour tenter d'apporter de l'aide dans ce combat que des parents poitevins se sont constitués en association. La Vague, c'est son nom a pour but d'aider les victimes les jeunes, de sensibiliser les institutions et d'aider les victimes. Comme l'explique Anne Cibelli, sa présidente les victimes se sentent souvent très seules et ont besoin de soutien des adultes "C'est un sentiment très fort de solitude quand on fait face au harcèlement scolaire, donc il faut répondre tout de suite avec une aide, des conseils, un accompagnement peut-être judiciaire ou avec la prise en charge par un professionnel de santé."
L'association a reçu le soutien d'une parlementaire il y a peu. Sabine Van Heghe est sénatrice et présidente de la session d'information sur le harcèlement et le cyberharcèlement au Sénat. Elle voudrait que le film "Je te faisais confiance" tourné par le Poitevin Maxime Jouet sur le harcèlement qui pousse une jeune lycéenne au suicide, serve d'outil pédagogique dans les établissements scolaires. Une fiction qui rejoint la réalité et qui démonte les mécanismes du harcèlement. Pour cette parlementaire, l'Éducation nationale est peut-être encore un peu lente dans sa prise en charge du harcèlement scolaire : "Il y a un manque de prise de conscience par les établissements scolaires. On y va maintenant ! On impose aux établissements, on impose la prise en compte réelle."
Quels sont les signes qui peuvent alerter les parents ou les adultes ?
Le problème c'est que le phénomène n'est pas toujours visible ou évident et les établissements pas toujours attentifs, faute de temps, à certains signes qui peuvent alerter. Ces signes sont multiples, les principaux sont une immense fatigue, du stress, des troubles alimentaires (perte de l'appétit notamment) des pertes de mémoire ou des difficultés de concentration, des troubles du sommeil et un repli sur soi. Bien souvent tout cela débouche sur une phobie scolaire, une incapacité physique à pénétrer dans l'école, le collège ou le lycée.
Bande annonce du film "je te faisais confiance" - Réal. : Maxime Jouet
Le 3020, un numéro vert d'écoute
Les enfants, les adolescents victimes de harcèlement doivent bien sûr en parler aux adultes, à leurs parents, mais ils ont des professionnels à leur disposition dans leurs établissements. Le ou la proviseur-e ou principal-e, les conseillers principaux d'éducation, l'infirmière scolaire lorsqu'il y en a, les enseignants sauront les écouter. Ils peuvent également, ainsi que leur famille appeler le 3020 un numéro vert d'écoute mis en pace par le ministère de l'Éducation nationale. On peut l'appeler de n'importe quel poste du lundi au vendredi de 9h à 20h et de 9h à 18h le samedi. Ce numéro ne fonctionne pas les dimanches et jours fériés.
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