La famille d'une femme de 88 ans, décédée le 8 août dernier à l'hôpital de Loudun dans la Vienne, n'arrive pas à faire le deuil de la défunte. Selon eux, la médecin de garde cette nuit-là a refusé de se lever pour constater le décès. Une attitude qui aurait empêché la famille de procéder à une veillée.
Monique Jeanneau est morte à l'hôpital de Loudun le 8 août dernier. Elle avait 88 ans. Quelques mois auparavant, son mari était mort et elle avait semble-t-il perdu le goût de la vie. Deux événements consécutifs difficiles pour les enfants de ce couple qui sont confrontés aujourd'hui à une autre difficulté. Ils sont en conflit avec l'hôpital et notamment avec la médecin de garde la nuit du décès. Selon la famille, elle aurait été appelée dans la nuit pour venir constater le décès de Monique Jeanneau, mais aurait refusé de se lever.
Ce refus aurait alors entraîné un gros retard dans la prise en charge du corps et aurait privé les enfants de veiller leur mère cinq jours comme ils tenaient à le faire et comme ils l'avaient fait pour leur père. Il faut dire qu'en août dernier, la canicule touchait la région. Et l'hôpital de Loudun ne dispose ni de climatisation ni du matériel pour conserver les corps au frais. Quand les enfants ont pu voir leur mère, le processus de décomposition avait déjà commencé et rendait impossible une quelconque veille auprès du corps. Le cercueil a dû être refermé très rapidement.
Un rendez-vous avec la médecin de garde
C'est un rendez-vous avec la médecin de garde que la famille réclame aujourd'hui. Mais la direction du CHU refuse. Une attitude incompréhensible pour les proches, d'autant que dans le rapport qui a été rédigé après le décès, la médecin aurait reconnu qu'elle aurait dû se lever et aller signer le certificat de décès. Lors d'une réunion de médiation, la direction de l'hôpital a expliqué que la médecin " exprimait ses regrets et n'avait pas mesuré les répercussions de son appréciation. "
La famille ne souhaite pas déposer de plainte, mais persiste dans sa demande de rendez-vous avec la professionnelle de santé.
Contacté, le CHRU de Poitiers a refusé de s'exprimer sur cette affaire.