LÉGISLATIVES 2024. La région Poitou-Charentes, illustration de la défaite du camp présidentiel

Le score historique du Rassemblement national dans la majorité des circonscriptions de l'ancienne région Poitou-Charentes signe également la défaite du camp macroniste. Pour la deuxième fois depuis l'élection présidentielle de 2017, le camp présidentiel est battu.

Le parti du président de la République Emmanuel Macron bat de l'aile. Après les élections européennes du 9 juin dernier, le camp de la majorité essuie un nouveau revers face au Rassemblement national et au Nouveau Front populaire. Pour des élections qui concernent uniquement les Français, il s'agit de la première défaite du parti macroniste depuis l'élection présidentielle de 2017.

Après l'annonce de sa dissolution de l'Assemblée nationale au soir des résultats des élections européennes il y a trois semaines de cela, certains parlent de désastre, voire de la fin du macronisme. Dominique Breillat, politologue poitevin, parle lui aussi d'échec de stratégie du président de la République : "Son mouvement perd déjà de l'influence. De nombreux partisans cherchent à se détacher de cette étiquette macroniste. Après 2027, cela va être très difficile d'exister."

Ce constat s'illustre également à l'échelle régionale, notamment en Poitou-Charentes. "En 2022, son camp avait réussi à s'en sortir face au RN : on comptait sept duels sur les 15 circonscriptions entre la majorité présidentielle et le Rassemblement national. Aujourd'hui, le RN est présent dans toutes les circonscriptions", précise-t-il. Au total, neuf candidats RN ont terminé à la première position lors de ce 1ᵉʳ tour des élections législatives.

En Charente

Dans la première circonscription, Thomas Mesnier, affilié au parti d'Édouard Philippe (Horizons) et s'inscrivant dans la majorité présidentielle, est une nouvelle fois battu par le député sortant LFI René Pilato, comme lors de l'élection partielle de 2023. Seules 23 voix permettent à Thomas Mesnier de devancer Marion Latus, candidate du Rassemblement national.

La députée sortante Sandra Marsaud est, elle aussi, en difficulté face au candidat du RN Barthélémy Martin dans la deuxième circonscription. Si Carole Ballu (LFI - Nouveau Front populaire), qui a terminé troisième lors de ce premier tour, se désiste comme l'a demandé Jean-Luc Mélenchon, la candidate de la majorité présidentielle (Ensemble) tentera de récupérer ses voix pour reprendre son siège à l'Assemblée nationale.

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Au second tour de la troisième circonscription, ce sera un duel entre Rassemblement national et Nouveau Front populaire. Malgré le ballottage favorable et sa qualification au tour suivant, le candidat MoDem et maire de Montbron Gwenhaël François s'est désisté. Il se retire au profit de Virginie Lebraud, candidate à l'étiquette Parti socialiste. Elle défiera l'unique députée sortante RN de Poitou-Charentes Caroline Colombier.

En Charente-Maritime

Le député sortant Divers gauche Olivier Falorni, soutenu par le camp macroniste, s'est largement imposé lors de ce 1ᵉʳ tour dans la première circonscription. Il est le seul candidat de la majorité à avoir terminé premier des suffrages exprimés dans le département de la Charente-Maritime. Avec plus de 15 points d'avance face au candidat du Nouveau Front populaire, Jean-Marc Soubeste, et à la candidate RN, Emma Chauveau, il est favori à sa propre succession pour le second tour, le 7 juillet.

Anne-Laure Babault, également députée sortante dans la deuxième circonscription, termine troisième lors du premier tour de ces élections législatives. La candidate MoDem, affiliée à la majorité présidentielle, ne souhaite pas se désister au profit de Benoît Biteau (Les Écologistes - Nouveau Front populaire), qui a terminé deuxième des suffrages exprimés. Cela pourrait profiter à Karen Bertholom, candidate du Rassemblement national, qui a fini première lors de ce premier tour.

Dans la troisième circonscription de la Charente-Maritime, c'est un nouvel échec du camp macroniste. Jean-Philippe Ardouin, député sortant de la majorité présidentielle (Ensemble), annonce se retirer au vu de sa troisième place lors de ce premier tour. Fabrice Barusseau (PS - Nouveau Front populaire) affrontera au second tour Stéphane Morin (Rassemblement national).

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Raphaël Gérard, candidat de la majorité présidentielle et député sortant de la quatrième circonscription, termine deuxième lors de ce premier tour des législatives. Il espère récupérer les bulletins des personnes ayant voté Danièle Desselles (LFI - Nouveau Front populaire), battue à plus de 6 000 voix. Pascal Markowsky, candidat RN, avec 45,21 % des suffrages exprimés, est favori lors du second tour.

Le député sortant Christophe Plassard (Horizons) finit deuxième du premier tour des élections législatives. Le candidat Aymeric Mongelous (Rassemblement national) a plus de 10 points d'avance face au candidat de la majorité présidentielle. Avec le désistement d'Anne Brachet (PS - Nouveau Front populaire), qui a terminé troisième, Christophe Plassard espère reprendre son siège à l'Assemblée nationale.

Dans les Deux-Sèvres

Le député centriste sortant Bastien Marchive arrive en tête de la première circonscription des Deux-Sèvres, avec 40 % des voix. Se présentant comme candidat "libre et indépendant" et non avec la majorité présidentielle, le soutien de Jérôme Baloge, maire de Niort et plusieurs maires de communes rurales, ont joué en sa faveur. Il appelle même la candidate de gauche, Nathalie Lanzi (PS - Nouveau Front populaire) à se désister.

Frédéric Erasme René Bizard (MoDem) n'a pas su faire face à Delphine Batho, députée sortante et affiliée au parti Les Écologistes - Nouveau Front populaire. Mélody Garault, candidat RN, tentera de prendre le siège de cette deuxième circonscription des Deux-Sèvres, où une figure politique départementale est bien ancrée.

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Le député sortant Jean-Marie Fiévet, à l'étiquette Ensemble de la majorité présidentielle, termine deuxième lors de ce premier tour, avec 31,12 % des suffrages exprimés. Là aussi, il espère récupérer les votes de Juliette Woillez, candidate de gauche (LFI - Nouveau Front populaire) et de Mattieu Manceau (Les Républicains), pour faire face au candidat ciottiste Philippe Robin, qui a obtenu 35,27 % des voix.

Dans la Vienne

Dans la première circonscription, la candidate du groupe Horizons, affiliée à la majorité présidentielle, Séverine Sainte-Pé termine troisième lors de ce premier tour, derrière Lisa Belluco (Les Écologistes - Nouveau Front populaire) et Emmanuelle Darles (RN). À cinq points derrière la députée sortante écologiste, Sévérine Sainte-Pé semble en mauvaise posture.

Sacha Houlié est le seul candidat de la région Poitou-Charentes, affilié à la majorité présidentielle et appartenant au groupe politique macroniste (Ensemble), à avoir terminé premier lors du 1ᵉʳ tour de ces élections législatives. Il affrontera au second tour Valérie Soumaille (LFI - Nouveau Front populaire) et Estelle Chevalier (Rassemblement national).

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Pascal Lecamp, député sortant (MoDem) attaché à la majorité présidentielle, termine deuxième lors du 1ᵉʳ tour de ces élections législatives, 10 points derrière le candidat du Rassemblement national Éric Soulat. Il compte sur le soutien des électeurs ayant voté Gisèle Jean (DVG - Nouveau Front populaire) pour parvenir à reprendre son siège au sein de la troisième circonscription de la Vienne.

Situation identique dans la quatrième circonscription, où le député sortant Nicolas Turquois (MoDem) est battu lors de ce 1ᵉʳ tour par la candidate RN Hager Jacquemin. Le désistement d'Yves Trousselle (Place publique - Nouveau Front populaire), malgré sa qualification au second tour, pourrait permettre aux électeurs et sympathisants du député sortant, lié à la majorité présidentielle, de l'emporter.