L'association écologiste Greenpeace appelait à manifester ce lundi pour demander un moratoire national sur les fermes usines. Des rassemblements ont eu lieu dans 25 villes françaises et notamment à La Rochelle et à Poitiers.
« Méga fermes = eau + air pollués » ou encore « Plus de fermes, moins d’usines » : voilà le genre de slogans que l’on pouvait lire ce lundi dans les rassemblements des militants de Greenpeace. À Poitiers, ils étaient une dizaine devant la préfecture pour dénoncer le développement des fermes usines et demander un moratoire national. Christiane Queyreix, porte-parole du groupe Greenpeace Poitiers, faisait partie de la manifestation, voici ce qu’elle nous a confié :
Quel était le but de cette manifestation ?
Christiane Queyreix : Le but, c’était de dénoncer le modèle d’élevage industriel et de faire écho à la cartographie réalisée par Greenpeace sur le nombre de fermes usines en France, dont 70 % sont situées en Bretagne et dans les Pays-de-Loire. Il y a 3 010 fermes usines sur le territoire français, ce qui représente environ 60 % des animaux d’élevage en France et cela concerne que 3 % des fermes d’élevage, la plupart étant des fermes plus traditionnelles.
Et parmi ces 3 010 fermes usines, l’association écologiste dénombre 120 sites dans les Deux-Sèvres, une dizaine en Charente ou encore 12 dans la Vienne. Un département où une nouvelle exploitation est en chantier à Coussay-les-Bois.
Christiane Queyreix : C’est un projet de ferme usine avec 1 200 taurillons et ce matin, on s’est installés devant la préfecture pour demander au préfet un moratoire et d’arrêter d’autoriser de manière assez large l’installation de ces fermes usines.
Et que demandez-vous à la place, des fermes plus traditionnelles ?
Christiane Queyreix : Absolument. L’idée, c’est de soutenir un élevage beaucoup plus durable, écologique, paysan à la fois du point de vue de l’empreinte sur l’environnement, sur l’air, sur l’eau. Par exemple, la ferme de Coussay-les-Bois va toucher une nappe phréatique, c’est dans une zone humide et ça pose un certain nombre de problèmes de pollution. Ça pose également des problèmes de santé publique, des problèmes de gaz à effet de serre conséquents et ça pose aussi des problèmes d’importation massive de soja d’Amérique du Sud qui contribue à la destruction des forêts tropicales. On est vraiment à l’opposé de ce qu’il faudrait faire pour la transition écologique. Et comme vous savez, il y a la nouvelle loi sur l’orientation agricole qui devrait être débattue début 2024 et on souhaitait montrer un signal fort par rapport à cet élevage industriel.
Ça signifie que vous souhaitez un nombre limité d’animaux dans les fermes ?
Christiane Queyreix : Il faut plusieurs choses : arrêter les fermes usines, mais aussi demander une véritable politique de changement d’alimentation ou en tout cas de réduction de consommation de viande et de produits laitiers, si on veut avoir un développement durable et permettre à notre planète de nous nourrir. Cela demande un changement de notre alimentation et nos gouvernants doivent être des forces de proposition dans ce sens-là.
Greenpeace a également lancé une pétition contre les fermes usines qui auraient déjà recueilli 150 000 signatures selon l’association écologiste.