Finalement validé par la justice en 2020, le projet de ferme des 1.200 taurillons va sortir de terre à Coussay-les-Bois dans la Vienne. Le chantier sur place a commencé.
Le chantier a bien commencé à Coussay-les-Bois. Après des années, la bataille judicaire entre le promoteur du projet, Pierre Liot, fabricant d'aliment pour le bétail et l'association d'opposants ASPECT (Association de Sauvegarde et de Protection de l'Environnement de Coussay-les-Bois et de sa région Thermale) a donc tourné en faveur du promoteur.
Et ce lundi matin, les pelleteuses et les camions-bennes étaient à l'œuvre sous les yeux du collectif des opposants. Ils ont déposé des plaintes pour tenter d'empêcher les travaux, ils redoutent notamment une pollution de la nappe phréatique, c'est ce qu'explique Dominique Brunet le porte-parole du collectif.
Là, on sait pertinemment que les travaux qui vont être faits vont percer la couche d'argile qui permet de protéger cette nappe phréatique. Donc, à terme, et ça on en a l'assurance, la nappe phréatique elle sera polluée.
Dominique Brunet, co-président de l'association ASPECT et porte parole du collectif
Mais ce lundi matin, ils assistaient impuissants au ballet des engins de chantier.
Un projet qui dure depuis plus de six ans
La première enquête publique a été lancée en 2016, mais le promoteur avait fait connaître ses intentions dès l'année précédente en projetant de construire une ferme pour l'élevage de 1.200 taurillons avec trois bâtiments pour les animaux ainsi qu'une usine de méthanisation.
Dès le début, de nombreux habitants et le maire s'opposent à ce projet qu'ils considèrent comme néfaste à l'environnement. Les élus et les opposants estiment qu'il s'agit plus d'un projet industriel de production d'électricité photovoltaïque, les trois bâtiments d'élevage seront en effet recouverts d'immenses capteurs d'énergie solaire. Le ministère de la Transition Écologique de l'époque avait même émis des doutes sur la faisabilité d'un tel projet.
Saisi par les opposants, le Tribunal Administratif de Poitiers avait annulé le permis de construire et d'exploitation en 2019, estimant entre autre manquer de précisions sur l'approvisionnement en eau de la ferme et affirmant manquer d'information sur le plan d'investissement et les comptes provisionnels. Mais le promoteur et le constructeur avaient fait appel et en décembre 2020, la cour administrative d'appel de Bordeaux avait donné raison au promoteur. Le projet pouvait donc se poursuivre.
Reportage d'Anne-Marie Baillargé et Luc Barré