Les zones de baignades surveillées subissent la pénurie de maîtres-nageurs

La saison estivale débute et les sites touristiques se remplissent doucement. Mais sur les lieux de baignades, un nouveau problème se pose : les maîtres-nageurs manquent à l’appel. Entre effectifs réduits et postes toujours à pourvoir, les conséquences de la pénurie de bras se ressentent déjà.

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Ce jeudi après-midi, au domaine du lac de Saint-Cyr, la plage se remplit petit à petit. Des enfants creusent le sable et jouent dans les structures gonflables installées sur l’eau. Positionné en hauteur, le poste de premier secours fonctionne, mais cette année est un peu différente. "D’habitude nous avons huit nageurs-sauveteurs pour assurer la surveillance, cette année ils ne sont que six et nous avons renforcé les effectifs avec deux secouristes", explique Romain Mazet, directeur d’exploitation de la base de loisirs.

Un binôme complémentaire

Cette solution qui leur permet d’assurer une surveillance constante de la baignade. "Nos secouristes ne sont jamais seuls au poste de secours, il y a toujours un nageur-sauveteur pour gérer les situations les plus dangereuses." Les secouristes, eux, s’occupent principalement des petits incidents tels que des blessures. "Au final le binôme est très complémentaire, soutient Thomas Cousin-Sauvignon, l’un des maîtres-nageurs, car pendant que les secouristes gèrent les petits bobos, nous on garantit la surveillance en continu."

Sur la plage, la présence des maîtres-nageurs rassure les familles. "On vient ici en partie pour la surveillance, on ne peut pas avoir toujours les yeux sur nos enfants", souligne une mère de famille. En particulier lorsqu’ils sont assez grands pour jouer dans l’eau sans les parents. "Ils chahutent, c’est normal, alors c’est essentiel d’avoir des sauveteurs", conclut-elle.

Des appels sans réponse

Détenteurs du BNSSA, le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique, les maîtres-nageurs sont les seuls habilités à assurer la surveillance des zones de baignade. Et sur d’autres sites, comme à la Roche-Posay, aucun candidat n’a répondu à aux appels désespérés du maire. "La baignade reste évidemment autorisée mais personne ne surveille alors c’est aux risques et périls des baigneurs…", se désole Yannick Tartarin, maire de la ville.

Un problème pour cette station thermale, qui a notamment investi dans des équipements de détente installés au bord de l’eau, afin d’attirer les habitants et touristes. "C’est très stressant en tant que maire de savoir que le risque d’incident est plus important. On espère encore trouver un sauveteur à la dernière minute." Les installations étant accessibles dès le 9 juillet, le temps presse. Mais certains adultes, comme Mireille, iront tout de même se baigner, surveillance ou pas. "Moi je sais nager, ça m’importe peu. Mais c’est vraiment dommage pour les enfants." Et ce jeudi, aucune famille n’est venue s’installer sur la berge.

Attirer les saisonniers

"La pénurie est nationale, signale Thomas Cousin-Sauvignon. Il y a beaucoup de demandes. Moi je suis revenu ici car les conditions de travail me plaisent." Pour conserver ses saisonnier, le parc de loisirs ne lésine pas sur les moyens. Des roulements fréquents pour que les sauveteurs changent de poste plusieurs fois dans la journée, un logement sur le camping en échange de quelques missions nocturnes… des avantages qui ont permis à la base d’assurer sa saison, malgré des effectifs réduits. Et d'éviter une hypothétique fermeture de certaines zones de baignade en l'absence de la surveillance nécessaire.

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