Meurtre au centre psychiatrique de Nieuil-l'Espoir. Début d'un procès complexe devant la cour d'Assises de la Vienne

Ouverture ce jeudi 23 février devant les Assises de la Vienne du procès pour le meurtre d'une jeune femme à Nieuil-l'Espoir en 2019. Un meurtre commis dans l'enceinte de l'unité psychiatrique Laborit, dont la victime et l'accusé étaient alors pensionnaires. Après avoir reconnu les faits, l'accusé est revenu sur ses aveux.

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Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2019, Jessica Allain, 29 ans, mourrait étouffée sous un oreiller dans sa chambre de l'unité psychiatrique de Nieuil-l'Espoir. L'autopsie a révélé que le décès a été provoqué par "une asphyxie mécanique provoquée par autrui".

Meurtre à huis-clos

Le bâtiment, qui dépend du centre hospitalier psychiatrique Henri Laborit, était complètement fermé la nuit et aucune trace d’effraction n'a été constatée après les faits. 

Cette nuit-là, 26 patients et deux employés étaient présents, c'est parmi eux que les enquêteurs vont chercher le coupable. 

Plus de quatre mois après, deux patients identifiés comme suspects étaient interpellés. Placés en garde à vue, ils sont alors entendus par les gendarmes, des auditions compliquées, car ces deux hommes souffrent de maladies psychiatriques.

Des aveux contestés

Deux jours plus tard, le 30 janvier 2020, un jeune homme de 20 ans était mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire. L'autre était relâché.

Théo Hugonnet a avoué le meurtre de Jessica pendant sa garde à vue. Selon les explications données à ce moment-là par le procureur, "le jeune homme et la victime entretenaient une liaison amicale, mais pas sexuelle. Le jour du meurtre, Jessica l'aurait éconduit. Très affecté, il aurait alors décidé de la tuer et s'est rendu dans sa chambre pendant la nuit avec son oreiller."

Mais cette confession, Théo Hugonnet l'a contestée dès son incarcération. Et pour son avocat, ces aveux font partie des faiblesses de l'instruction qu'il s'appliquera à mettre en avant lors des trois jours d'audience de ce procès : "Il y a des aveux qui ont été obtenus dans des conditions qui sont quand même singulières, c'est à dire sans présence d'avocat, s'agissant d'une personne qui est dans le circuit psychiatrique depuis ces 10 ou 11 ans dont on peut imaginer qu'il est suffisamment suggestible pour qu'on puisse lui faire dire tout et n'importe quoi, y compris qu'il a tué quelqu'un alors qu'il ne l'a pas fait." déclare Maître Lee Takhedmit.

Un interrogatoire policier mené sans avocat, en grève à ce moment-là, des aveux obtenus d'une personne fragilisée, une expertise psychiatrique qui ne diagnostique pas de schizophrénie, mais une possible altération du discernement, les jurés auront fort à faire pour se prononcer.

La préméditation n'a pas été retenue. L'accusé encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. 20 ans si l'altération du discernement est prise en compte.

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