"Trop c’est trop" : c’est le mot d’ordre des professionnels de l’enseignement. Ils ont manifesté ce jeudi à Poitiers comme partout en France. Au centre des revendications, le protocole sanitaire supposé lutter contre la 5ème vague de Covid est jugé insuffisant, peu adapté - et trop changeant.

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Devant le rectorat de Poitiers, la mobilisation se révèle particulièrement forte pour cette journée d’action du 13 janvier 2022. Près d'un millier de personnes dans les rues de l'ancienne capitale du Poitou-Charentes. Les enseignants ont suivi massivement l’appel à la grève du syndicat SNES-FSU. Deux années de Covid commencent à peser sur le quotidien et cette nouvelle vague Omicron amplifie les problèmes, les contaminations se multipliant dans les établissements scolaires.

Nous ne faisons pas grève contre le virus mais contre le ministre.

Les manifestants

"Nous n’en pouvons plus !" : tel est le leitmotiv scandé avant le départ du cortège qui prend la direction de la préfecture de la Vienne. Les enseignants estiment que leur employeur, en l’occurrence le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, se moque de la santé des salariés. Ils tiennent à préciser qu’ils ne font pas "grève contre le virus", comme l’a affirmé le ministre, mais contre le ministre lui-même.

Ordre, contre-ordre

Une directrice d’école, en poste près de Gençay, n’en peut plus de devoir suivre les ordres et contre-ordres de ce début d’année. Elle aurait espéré qu’après "deux ans de pandémie, le gouvernement anticipe un peu mieux la gestion de la crise". Le terme de mépris revient souvent au cours de la discussion. Elle pense aussi aux enfants qui sont parqués dans la cour de récréation et qui ne peuvent pas participer à des projets interclasse pour éviter les brassages.

On ne se sent pas protégés.

Un professeur de collège de Montmorillon (Vienne)

Un peu plus loin, des enseignants de collège, venus de Montmorillon, ne décolèrent pas. Ils ont fait des calculs et indiquent que sur certaines journées, un professeur peut être amené à croiser une centaine de personnes. Ils déplorent le manque de communication et surtout, disent haut et fort : "On ne se sent pas protégés". Depuis la rentrée, ils n’ont reçu que cinq masques en tissu pour se prémunir de la circulation du virus et de ses variants. Depuis, ils demandent le renouvellement de ces masques ou l’accès à des masques chirurgicaux comme c’est le cas dans les entreprises, sans succès jusqu'à présent.

Seule promesse reçue, celle d'une distribution à la fin du mois de janvier, alors que le pic de la circulation d’omicron sera passé.

Les manifestants racontent qu'il leur faut aussi gérer les absences dans les classes et les cas contacts parmi les élèves. Trouver des solutions pour pallier l’absence des professeurs malades. Assurer la demi-pension malgré l’augmentation du nombre de cas parmi les agents. À ces problématiques humaines, s’ajoutent les questions plus techniques comme l’absence de capteurs de CO2 ou l’impossibilité d’aérer certaines salles.

Dans un tract, le syndicat SNES-FSU a listé toutes ces demandes, concrètes : du matériel de protection adapté pour le personnel et les élèves dont des masques FFP2, des masques chirurgicaux, des capteurs de CO2, des purificateurs et des autotests. Mais aussi le recrutement de personnels pour renforcer les services de vie scolaire et l’élargissement du vivier de remplacement pour assurer la continuité de l’enseignement.

Et déjà, se font jour des appels au report des épreuves de spécialité du baccalauréat, qui doivent avoir lieu en mars. 

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