"On a besoin du gel, c'est bénéfique pour nous." Le grand froid est un atout pour les maraîchers et les éleveurs

Tout le monde l'a constaté, les températures ont bien chuté ces derniers jours. Et si certains se plaignent de devoir se couvrir et gratter la voiture le matin, le monde agricole, lui, se satisfait de cet épisode de gel indispensable à la nature.

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« Ça pique ! » comme disent certains en évoquant les températures très froides actuelles. Elles seraient même légèrement en dessous des moyennes de saison dans certains départements français.

On a besoin des épisodes de froid avec du gel pour réguler les populations de parasites.

Mathieu Rullier

Maraîcher à Mignaloux-Beauvoir

Mais la saison justement, c’est l’hiver et ce froid, il réjouit les agriculteurs comme Mathieu Rullier, maraîcher à Mignaloux-Beauvoir, dans la Vienne : “J’observe la présence de pucerons cachés sur les feuilles et le froid, ça permet de réduire les populations de ravageurs. C’est plutôt bénéfique pour nous. On n’est presque plus habitués à avoir des épisodes de froid avec du gel. Pourtant sous nos latitudes, on en a besoin pour réguler les populations de parasites."

Pour ce maraîcher, cueillir les choux ou les poireaux dans une terre gelée est un peu plus difficile, mais ce coup de froid reste bénéfique et pas uniquement pour les cultures. 

Victor Léglantier est également agriculteur dans la Vienne, mais lui élève des brebis à Saulgé : « Le froid, c'est très bon pour les animaux, ce qu’ils craignent, c’est l’humidité. Le gel a cette capacité à figer l’humidité, à rendre la terre très dure et c’est très bon pour les pieds des brebis, ça évite beaucoup de maladies. Il faut savoir que quand il fait plus de 15 degrés, les brebis se sentent moins bien, alors, il ne faut vraiment pas s’affoler quand on voit des brebis dehors par moins 5 ou moins 10 degrés. La brebis est équipée pour, avec son manteau de laine qui la protège du froid. »

Une des maladies redoutées par les éleveurs, c’est la fièvre catarrhale ovine, véhiculée par un moucheron. Et là aussi, les températures basses sont bénéfiques : « Ce froid va permettre de tuer ce moucheron et ce ne sera que bénéfique pour l’élevage ovin. », précise Victor Léglantier.

Reportage de Louis Claveau et de Mathieu Maillet :

durée de la vidéo : 00h01mn53s
Les températures ont bien chuté ces derniers jours et si certains s'en plaignent, le monde agricole, lui, se satisfait de cet épisode de gel indispensable à la nature. ©France télévisions

Et ce que souhaiterait le monde agricole, c’est que cette vague de froid perdure, comme l’explique Emmanuel Sainson, conseiller élevage à la Chambre d'agriculture de la Vienne : « Ce qui est bénéfique, c’est le gel de décembre à février. Ça permet au végétal de se reposer, la sève va redescendre dans les racines, ça va développer le système racinaire et pour les animaux, ça apporte une période de meilleure protection contre les insectes et les maladies. »

Ce qui est bénéfique, c’est le gel de décembre à février. Ça permet au végétal de se reposer.

Emmanuel Sainson

Conseiller élevage à la Chambre d'agriculture de la Vienne

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