C'était une journée université morte ce jeudi à Poitiers. La coordination nationale des facs et labos en lutte appelait à manifester contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche.
350 personnes réunies en assemblée générale puis ensuite dans une manifestation sous la pluie, Poitiers participait ce jeudi à la journée université morte. Pour les étudiants et les enseignants chercheurs engagés dans ce mouvement, il s'agissait de protester contre le projet de LPPR, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Selon les manifestants et les opposants à cette loi, la recherche risque d'être privatisée, les chercheurs n'auront plus la main sur le sujet de leur travail et les différents établissements de recherche seront mis en concurence
On a beaucoup à perdre, nous à Poitiers on sera en concurrence avec Bordeaux et Paris. Nous, on croit en un service public de l'enseignement supérieur et de la recherche. Florent, troisième année de thèse.
Même analyse pour Mathilde Carrive, maîtresse de conférence en histoire de l'art et archéologie antiques, les nouveaux modes de financement font peser une menace sur la poursuite des recherches.
Avec la fin des financements pérennes et récurrents de la recherche et la fin des recrutements de titulaires, on ne va plus avoir assez de moyens pour nos étudiants. Mathilde Carrive, maîtresse de conférence.
Dans cette nouvelle loi, les recherches pourraient être financées en fonction de leur rentabilité, certaines filières seraient alors privilégiées au détriment des autres.
Les manifestants d'aujourd'hui se disent déterminés à poursuivre leur lutte, le projet de loi devrait être examiné par le parlement au plus tard début avril.