C'est une première : le club d'e-sport OrKs de Grand Poitiers ouvre ses portes aux enfants, dès l'âge de 7 ans. Il s'installe à la médiathèque François Mitterrand et propose d'accompagner parents et enfants vers de bonnes pratiques.
À Poitiers, l’association d’E-sport OrKs Grand Poitiers a lancé mercredi 10 novembre un club de jeux vidéo pour les enfants et adolescents de 7 à 17 ans. L’objectif, accompagner les jeunes dans leur apprentissage et leur pratique des jeux vidéo, et démocratiser l’e-sport.
Encadrer une pratique encore victime de préjugés
« Depuis très longtemps on voulait encadrer des enfants pour transmettre des valeurs, des compétences techniques mais aussi encadrer leur comportement face au jeu », explique Pierre Mac-Mahon, le président d’OrKs Grand Poitiers.
Pour que les jeux vidéo soient accessibles au plus grand nombre, l’association a lancé il y a un an un club étudiant sur le campus universitaire, en partenariat avec le SUAPS de l’université et le Crous de Poitiers. Cette année, OrKs Grand Poitiers a noué un partenariat avec la médiathèque, qui héberge le club accessible aux enfants dès 7 ans.
Au sein de la médiathèque François Mitterrand, l’association a mis à disposition du matériel pour jouer, mais le but recherché est avant tout celui de la pédagogie et de l’accompagnement : « Mettre en place des consoles accessibles gratuitement dans un lieu ne répond pas à une problématique de société. On veut encadrer les enfants pour inculquer une bonne consommation du jeu », explique Pierre Mac-Mahon.
L’association accompagne les enfants et adolescents dans la gestion de leurs émotions qui peuvent être rencontrées comme la frustration ou l’énervement : « On essaye de désamorcer les comportements qui peuvent potentiellement être rencontrés et d’apprendre aux enfants à les gérer ».
L’association accompagne aussi les parents qui ont des difficultés à maîtriser le temps que passent leurs enfants sur les écrans. Les bénévoles d’OrKs Grand Poitiers agissent alors comme médiateurs : « n essaie de comprendre comment ça se passe dans les foyers et, le temps de jeux passé en club devient un temps de jeux en moins à la maison ».
Une expérimentation d’un an
Le club entend fonctionner comme « un club de sport traditionnel » : les accompagnants bénévoles proposent un éveil à la culture de l’e-sport avec « des jeux ludiques, de course d’arcade, de stratégie ». Après avoir été éveillé à un panel de jeux comme Mario Kart ou Pokémon Unite, chaque enfant ou adolescent est amené à se spécialiser dans une discipline.
Pour intégrer le club, les inscriptions sont toujours ouvertes avec une licence annuelle et des inscriptions. Deux fois par semaine, le mercredi de 16h à 17h30 et le samedi de 10h à 11h30 OrKs accueille huit enfants par créneaux.
L’expérimentation du club durera un an, et pourrait se poursuivre en cas de succès, d’après le directeur des médiathèques de Grand Poitiers, Jean-Louis Glénisson. Ce dernier envisage, en lien avec Grand Poitiers et l’association d’e-sport, la tenue d’évènements comme « des soirées jeux vidéo à Saint-Éloi ou à François Mitterrand, des évènements alliant musique et production de jeux vidéo, et pourquoi pas des compétitions ».
Pour Jean-Louis Glénisson, « le jeu vidéo fait partie de la culture maintenant ». Installer le club au cœur de la médiathèque François Mitterrand permet aussi de rassurer les parents inquiets, qui peuvent venir rencontrer les bénévoles d’OrKs Grand Poitiers et saisir la déontologie qui sous-tend l’éducation aux jeux vidéo.
Des projets de tournois inter clubs pour la capitale de l’e-sport
En plus des clubs présents à la médiathèque et sur le campus, OrKs a lancé un club à Parthenay sollicité par la commune et vise désormais Chauvigny. Sur le long terme, Pierre Mac-Mahon espère organiser des tournois entre clubs de différentes communes : « Au bout de trois ou quatre clubs montés, on pourra monter une ligue, où Chauvigny affrontera Parthenay par exemple, pour donner une activité compétitive aux enfants ».
À Poitiers, entre 15 et 20 personnes sont actuellement inscrites. Le président de l'association assure être prêt à ouvrir des créneaux en plus et accepte encore les inscriptions : « Si on a plus d’inscrits, on ouvrira des créneaux en plus des soirs en semaine ou en fin d’après-midi ». Pour l’instant, l’association cible les enfants et adolescents de 7 à 17 ans, mais envisage d’ouvrir des clubs pour les adultes les soirs en semaine.
Pour Michel François, vice-président au développement économique de Grand Poitiers, l'agglo « est devenue la première collectivité urbaine à investir à plusieurs titres dans l’e-sport ». Le territoire accueille en effet la plus grosse manifestation européenne dédiée à l’e-sport, la Gamers Assembly.
Grand Poitiers investit entre 5 et 600 000 euros par an pour soutenir l’ensemble de la filière. Prochainement, une Maison des jeux et du numérique devrait concrétiser l’engagement pris en faveur de l’e-sport.