Le ministère de l'enseignement supérieur vient d'annoncer un plan de reprise progressive des enseignements en présentiel. L'inquiétude porte en priorité sur les étudiants en première année.
"Un bac au rabais" ; combien de fois se sont-ils fait "chambrer" par leurs aînés ou leurs copains de lycée, ceux qui ont vécu leur terminale en mode confinement ? Une promotion "maudite" à qui on a "offert" le diplôme faute de mieux ; voilà ce qu'ils ont entendu pendant leurs néanmoins bien méritées vacances estivales. Et voilà, qu'en septembre, alors qu'ils s'apprêtaient à faire leur grande entrée dans le monde universitaire, une fois de plus, on leur intime de rester chez eux, devant leur ordinateur (pour ceux qui en ont un). Quatre mois plus tard, les "première année" commencent sérieusement à déprimer.
"Il est urgent de pouvoir à nouveau les accueillir."
En novembre, le Rectorat autorisait la reprise de certains travaux pratiques en comité restreint. Mais il semble bien qu'au ministère, on s'inquiète fortement de cette situation délétère qui se prolonge et qui est dramatique pour les étudiants les plus fragiles. Des directives ont donc été données pour reprendre contact avec ses "primo-entrants post-baccalauréat".
Les étudiants sont aujourd’hui vraiment demandeurs d’un retour en présentiel. Ils ont déjà subi l’année dernière un long confinement et il est vraiment urgent de pouvoir à nouveau les accueillir parce que les risques de décrochage sont bien présents. On a déjà des étudiants qui ont changé d’orientation ou qui ont démissionné dans plusieurs cursus de licences et de masters.
"La réussite à l'université, ce n'est pas uniquement une note obtenue."
? @UnivLaRochelle est ravie de vous retrouver pour cette nouvelle année ! (On a surtout hâte de vous retrouver en vrai de vrai !)
— La Rochelle Université (@UnivLaRochelle) January 4, 2021
Bonne #rentrée à tous et toutes ! ? pic.twitter.com/zZ9kq8DTh0
A La Rochelle, par exemple, on parle de "remédiation pédagogique et sociale". On envisage l'organisation d'animations culturelles et sportives. "Dans sa notification en date du 18 décembre 2020, le Ministère informe qu'une dotation spécifique de 90 000 € est attribuée à l'établissement pour recruter des tuteurs supplémentaires dans le cadre de la réglementation relative aux emplois étudiants, et afin de limiter le décrochage. Cette dotation permet d'envisager le recrutement de deux tuteurs par filière sur la base de 10 à 15 heures par semaine", a-t-on pu entendre lors d'une récente visio-conférence de la faculté des sciences et technologies.
A Poitiers, c'est lors d'une conférence de presse que la présidente Virginie Laval a précisé un calendrier qui reste sujet à modification évidemment. A partir du 25 janvier, TD et TP en première année pourront reprendre en présentiel dans une limite de 50% de la capacité d'accueil des salles d'enseignements. Et à partir du 8 février, toutes les niveaux de formation seront concernés, normalement. Une seule chose est sûre, c'est que les cours magistraux se feront encore à distance et ce, certainement, jusqu'à la fin de l'année.
C’est vraiment un retour en petit groupe très progressif uniquement sur les travaux dirigés et les travaux pratiques avec priorité donnée dans une première étape aux primo-entrants post baccalauréat. J’attire l’attention sur ce public qui a déjà vécu un bac complètement dématérialisé, si je puis m’exprimer ainsi, qui découvre un environnement universitaire qu’il ne connait pas et, pour moi, la réussite à l’université, ce n’est pas simplement une note obtenue, c’est une intégration réussie avec toutes les facettes de la vie étudiante. Aujourd’hui, on part sur ce schéma, sur ce dispositif, mais si demain il y a une évolution importante, on sera emmené à fonctionner comme on fonctionne actuellement malheureusement.
Par ailleurs, à Poitiers, 300 étudiants se sont vus proposer un équipement en informatique. Afin de lutter contre la fracture numérique, 72 salles équipées sont ouvertes sur rendez-vous, ainsi que la bibliothèque universitaire. Le service de santé universitaire reste accessible, y compris physiquement. Certains étudiants seraient apparemment très demandeurs d'un soutien psychologique et, malheureusement, d'aides financières aussi.