Lundi 1er février, un incendie s’est déclaré au bas de l’escalier d’un immeuble accueillant 32 logements sociaux. Il n’y a pas eu de victimes mais les faits soulèvent de nombreuses interrogations.
Deux hommes et une femme, équipés de bottes, de gants et d’une combinaison blanche s’activent dans l’escalier et les paliers, armés de grosses éponges et de seaux d’eau. Ces employés d’une entreprise de nettoyage sont chargés de faire disparaître les traces noires des fumées qui ont envahi l’immeuble, situé au 6 rue Roland Garros à Poitiers, lundi soir. Leur travail est efficace car effectivement les murs retrouvent leur état original.
Mais ce nettoyage ne sera pas suffisant pour rassurer les locataires. Lundi soir ils ont paniqué, ils se sont précipités dans les escaliers pour échapper au feu. Certains ont été intoxiqués par les fumées toxiques dégagées par la combustion et ont été conduits à l’hôpital.
Le sinistres est parti du bas de l’escalier, là où sont apparus en un week-end des objets encombrants. « Certains ont vu des écrans, des objets numériques, peut être des ordinateurs ", explique Aurélien Luzi directeur territorial Ekidom pour la zone des Trois cités et La Blaiserie. Le bailleur social Ekidom a porté plainte car pour les responsables de l'organisme, il y a peu de doutes sur l'origine criminelle du sinistre. Une enquête est en cours, elle le confirmera ou non.
Mais en attendant, de nombreuses questions ont surgi. Pourquoi n'y a-t-il pas de portes coupe-feu pourtant obligatoires ? Aurélien Luzi reconnait, qu'effectivement il n'y en avait pas dans cet immeuble des années 60 mais que les devis sont lancés. "Ce qui m'inquiète le plus, c'est le comportement des habitants qui se sont jetés dans les escaliers ou pris l'ascenseur, ce qui est totalement interdit en cas d'incendie", ajoute le directeur territorial. Interdit ? Mais comment le savoir ? Pas de plan d'évacuation des lieux, pas de consignes en cas d'incendie affichées sur les murs. Rien dans l'ascenseur. "Nous en parlons dans le journal ekidom pour les locataires" se défend le directeur territorial.
Quant à la porte d'entrée sensée être sécurisée par un digicode, elle est devenue une "ouverture facile". Là aussi le bailleur en est conscient." Nous avons commandé des portes plus lourdes avec de plus gros aimants. Elles seront là en juin si tout va bien."
Des locataires croisés sur place sont plutôt désabusés sur leur immeuble très vieillissant. "La porte est toujours cassée, les incivilités continuent et Ekidom, ils sont juste là pour encaisser les loyers ! "
Le bailleur social affirme pourtant avoir fait du porte à porte cette semaine, pour rassurer les locataires et expliquer les origines probables de l'incendie. "Certains pensaient que c'était un feu de scooter !"
Une note peut-être positive après ces dommages, les expertises pourraient acter la nécessité de repeindre les locaux communs. Ce qui ne ferait clairement pas de mal...