Des grillons, des crickets et des vers de farine dans votre assiette. La consommation d'insectes, très courante en Asie, est encore marginale en France alors même qu'elle est encouragée par l'ONU. En Poitou-Charentes, certains font déjà le pari que les insectes nourriront la planète demain.
Ils sont des milliers et ils sont affamés, et dévorent des carottes et un peu de farine. C'est un drôle d'élevage qu'a lancé Thomas Puy. Bien au chaud dans des cagettes, ses larves de scarabées, appelées aussi vers de farine, sont nourris deux fois par semaine.
C'est une espèce robuste qui demande peu de nourriture, peu d'eau, peu d'espace... Donc, on peut en avoir une grande quantité sur une petite surface
Ces vers, il les élève pour que nous les mangions. Pas vivants bien sûr, mais craquants c'est certain... et un peu aromatisés... aussi. A l'apéritif pour commencer.
Dans quelques années, la population mondiale comprendra entre 8 à 9 milliards d'habitants. Il faut trouver des alternatives importantes pour alimenter toutes ces personnes
Peu encombrants et très nutritifs
Des insectes pour nourrir la planète. Le pari est osé mais pas si bête d'un point de vue nutritionniste.
Les insectes sont certes allergènes mais riches en protéines et en nutriments... Maëva Bergeron explique : "Si on prend brut, 100 grammes de viande ou 100 grammes d'insectes, selon la variété d'insectes, on peut être sur une équivalence de viande, voire plus. Mais 100 grammes d'insectes, ça peut faire beaucoup sur une assiette, comparé à la viande qui se mange plus facilement. Ca peut quand même être intéressant en apports"
"Fondant au chocolat et son insert de grillons" l'appel résonne au micro : c'est l'heure du goûter dans la galerie commerciale d'Auchan Sud... et Christian Rougier fait un tabac. Son bar à insectes, installé là le temps d'un après-midi, attire les curieux, et les commentaires : "C'est dégoûtant quand on se dit ce qu'on mange. Une fois en bouche, c'est aromatisé, c'est fait pour que ce soit bon".
Mais au pays de la gastronomie, le cuisinier le sait bien, il y a encore du chemin à faire : "Nous ne sommes pas prêts, ça ne fait pas partie de notre culture. Il y a un gros travail à faire, dès l'école, pour expliquer que les insectes, ça se mange, ce n'est pas sale.
Les mangeurs d'insectes ne sont pas légion en France... Les fermes d'élevage non plus. Celle de Thomas Puy n'est pas encore rentable. Il compte beaucoup sur l'évolution de la législation... Car la vente des insectes comestibles n'est pas encore réglementée dans l'hexagone, elle est toutefois soumise à l'obtention d'une autorisation européenne.
Il existe une fédération des producteurs d'insectes.