Poitiers : témoignage d'un patient ayant participé aux essais cliniques (jugés illégaux) menés à l'abbaye Sainte-Croix

En septembre dernier, suite à une alerte de l'Agence du Médicament, les essais cliniques illégaux menés à Poitiers auprès de malades de Parkinson et d'Alzheimer ont été interdits. Près de 400 malades y avaient participé, nous avons rencontré l'un d'eux. Il dit regretter l'arrêt de ces essais.

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Patrick Lecointre est aujourd'hui âgé de 80 ans et souffre de la maladie de Parkinson. Cet ancien officier de marine a fait partie des premiers volontaires qui ont participé aux essais menés sans avoir été déclarés par le professeur Jean-Bernard Fourtillan. Ce professeur en pharmacie poitevin associé au professeur Bernard Joyeux proposaient à leurs patients des patchs contenant deux molécules, appelées valentonine et 6-méthoxy-harmalan. Ces essais étaient en partie réalisés au sein de l'abbaye Ste-Croix de St-Benoît, près de Poitiers, ils ont été interdits par l'ANSM (l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament) il y a à peine un mois.
 

A la suite de cette interdiction, l'ANSM arappelé que la valentonine n'est pas autorisée comme médicament. Pour sa part, Agnès Buzyn, la ministre ed la santé a traité ces essais de "vrai scandale".


"J'ai versé beaucoup d'argent"

Nous avons rencontré Patrick Lecointre à son domicile. Il affirme regretter de ne plus pouvoir disposer des patchs qu'il s'est apposé chaque jour pendant plus d'un an sur les conseils du Professeur Fourtillan. Pour lui, leurs effets étaient bénéfiques.

Dès que je mets un patch au bout de deux ou trois jours, les fatigues sont terminées, le tonus revient, je peux travailler dans la journée, c'est saisissant.
Patrick Lecointre, malade de Parkinson

Ces essais qui ont été qualifiés "d'atteinte grave au code de la santé publique et au code pénal" par l'ANSM étaient loin d'être gratuits pour les patients qui participaient au programme. Ils étaient menés au bénéfice du Fonds Josefa et les patchs étaient vendus autour de 1 500 euros chacun.

L'argent ne devait pas compter. On faisait un don au Fonds Josefa et ceux qui pouvaient payer plus le faisaient pour ceux qui payaient moins. Comme je pouvais, j'ai payé plus. J'ai versé beaucoup.

Patrick Lecointre reconnait avoir versé plusieurs milliers d'euros au Fonds Josefa, domicilié à Poitiers.
Le Fonds Josefa devait lever de l'argent pour financer le développement en cours d'un médicament contre ces maladies neurologiques.
Comme de nombreux autres malades, Patrick Lecointre nous confirme avoir séjourné à l'abbaye Sainte-Croix près de Poitiers où des prélèvement sanguins étaient réalisés.

Il a semblé plus intelligent de rassembler tous les patients dans le même hébergement et les infirmières n'avaient plus qu'à aller d'une chambre à l'autre pour faire les prises de sang.

Il affirme également que l'abbaye Ste-Croix a été choisie parce que le prix des chambres était bon marché.
Le pôle Santé du parquet de Paris a été saisi de cette affaire.
 




 
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