Le tribunal administratif de Poitiers examine la demande d’un détenu de Saint-Martin de Ré : Lassana Coulibaly, surnommé "le violeur aux chaussettes" a été condamné en 2008 à 20 ans de prison, avec inscription au répertoire des détenus particulièrement signalés. Il demande à en sortir.
En 2008, Lassana Coulibaly a été condamné à 20 années de prison, et incarcéré en Charente-Maritime, au centre pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré, sur l’île de Ré.
Entre 2002 et 2005, cet homme a violé neuf femmes et essayé d’en violer deux autres, et a agressé sexuellement une autre femme, des crimes commis dans plusieurs régions de France (Île de France, Auvergne, Languedoc-Roussillon). A chaque viol et agression sexuelle, ses victimes étaient bâillonnées avec une chaussette. D'où le sordide surnom de "violeur aux chaussettes".
Son incarcération est assortie d’une inscription au répertoire des détenus particulièrement signalés, réservé aux profils les plus dangereux. Lassana Coulibaly souhaite désormais sortir de ce répertoire, c'est l'objet de sa requête auprès du tribunal administratif de Poitiers. "L'inscription sur ce répertoire pour les détenus implique des conditions de détention plus rigoureuses que les autres, explique Alexandre Ciaudo, avocat de Lassana Coulibaly. Et cela implique une sévérité ou une attention particulière du juge d'application des peines lorsqu'on est inscrit sur ce répertoire notamment pour tout octroi d'une remise de peine".
Lors de son procès, Lassana Coulibaly a été qualifié par les experts de "psychopathe pervers" et de "prédateur violent". Cependant, selon son avocat, son comportement a considérablement évolué au fil des années en détention, ce qui justifierait de sortir du répertoire des détenus signalés.
Après l'audience du 5 septembre 2018, à laquelle siégeaient M. Artus, président, M. Bonnelle, premier conseiller, et Mme Brunet, conseiller, le tribunal administratif de Poitiers à décidé que la requête de M. Coulibaly était rejetée.
Pour décider le maintien au répertoire des détenus particulièrement signalés de l’inscription de M. Coulibaly, le garde des sceaux s’est fondé sur la gravité de ces faits, l’extrême dangerosité criminologique et psychiatrique de l’intéressé, la médiatisation des affaires dans lesquelles il a été impliqué.