Deux prévenus ont finalement répondu à la convocation de justice ce matin, mais les identitaires ont détourné les débats en attaquant l'imam de Poitiers avant de préférer garder le silence
Cinq militants de l'organisation d'extrême droite et l'association Génération Identitaire elle-même comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Poitiers.
Lors de ce procès, toute la question était de savoir si les membres de l'association d'extrême droit avaient usé de leur liberté d'expression en occupant le toit de la mosquée de Poitiers ou s'ils avaient porté atteinte à une communauté religieuse.
Dès le début de l'audience, 5 ans jour pour jour après les faits, les deux seuls prévenus présents, Damien Rieu et Arnaud Martin, se sont exprimés à travers la lecture d'une déclaration liminaire, accusant l'imam de Poitiers Boubaker el Hadj Amor d'avoir une proximité avec des prédicateurs fondamentalistes.« Slogans, banderole... L’ensemble de leur mise en scène visait une communauté religieuse du pays.» Procureur #Poitiers #Mosquée
— F3 Poitou-Charentes (@F3PoitouChtes) 20 octobre 2017
Les deux hommes ont ensuite préféré garder le silence, comme la loi les y autorise.
Le procureur a requis 12 mois de prison avec sursis contre les cinq accusés et 10 000 euros d'amende contre l'association. Le jugement a été mis en délibéré au 7 décembre.
A l'issue de l'audience, Damien Lefèvre alias Damien Rieu, l'un des militants de Génération Identitaire au moment des faits et aujourd'hui directeur de la communication de la ville de Beaucaire (FN), a affirmé avoir voulu "montrer le vrai visage de l'Imam de la mosquée de Poitiers. Le visage d’un homme qui fait la promotion de prédicateurs dangereux, c’est quand même un imam radical. Ca fait des années qu’il dupe tout le monde". Des accusations rejetées en bloc par l'Imam de Poitiers. Selon Damien Rieu, leur action d'il y a un cinq ans constituait un "cri d'alerte".
Par ailleurs aucune autre audience n'a eu lieu aujourd'hui.
Compte rendu de cette journée d'audience avec Antoine Morel Julien Delage et Julien Fagot.
Intervenants : Me Amel Maugin, avocate partie civile / Me Gerald Froidefond, avocat de l'imam de la mosquée de Poitiers / Me Frédéric Pichon, avocat d'un des prévenus.
À l'extérieur du palais de justice un rassemblement de groupe anti-fascitesa eu lieu en fin de journée. Tout a été fait pour éviter les incidents avec une présence policière importante aux abords du palais. Un véhicule de CRS est stationné dans chacune des rues adjacentes, pour le cas échéant, bloquer les accès.
Le rassemblement antifasciste prévu place Notre Dame s'est déplacé au pied du Palais de justice. 50 manifestants, encadrés par les CRS pic.twitter.com/W9iii1QI4P
— MarieAnge Cristofari (@CristofariMA) 20 octobre 2017