L'avocat d'une partie civile au procès en appel des anciens élus de La Faute-sur-Mer (Vendée) a estimé ce jeudi à Poitiers que ces derniers n'étaient pas responsables de la mort de 29 personnes lors du passage de la tempête Xynthia en 2010.
Qui est fautif ? Qui allez-vous condamner ? Je ne suis pas pour une relaxe générale".
Me Raoul Mestre, avocat d'une seule victime.
Cet avocat représente "un petit ouvrier de 36 ans" et il affirme que l'ancien maire de la commune, René Marratier a "fait ce qu'il pouvait". Il a peut-être commis "une petite faute", mais "une condamnation pénale, est-ce vraiment nécessaire ? Une bonne condamnation civile, ça suffit", a déclaré Me Mestre, qui avait plaidé pour la relaxe des prévenus en première instance.
"Je ne dis pas que c'est les Russes ou les Chinois qui ont envoyé cette tornade, mais quand même", a encore dit l'avocat, sous le regard circonspect des parties civiles et de la cour d'appel, la présidente le remerciant d'avoir "apporté un éclairage innovant du dossier".
En début de matinée, l'avocat de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs), Etienne Rosenthal, avait lui demandé la confirmation du jugement du tribunal correctionnel des Sables d'Olonne, qui avait condamné à des peines de prison ferme les anciens élus pour "homicides involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui".
"M. Marratier, c'est le maire qu'aucune commune ne souhaite avoir aujourd'hui", "un ambitieux, un homme de réseaux, un affairiste" qui a "délibérément occulté" les risques d'inondation qui pesaient sur la commune et qui, en 25 ans de mandat, a fait preuve d'"une opposition systématique, régulière, continue et irresponsable", a plaidé Me Rosenthal.
Les plaidoiries des parties civiles se poursuivent jeudi après-midi et lundi. Les réquisitions du ministère public sont attendues mardi matin. Le procès doit se terminer mercredi.