Dans la Vienne, les salariés de la centrale nucléaire de Civaux plafonnent depuis lundi 6 mars la production d'électricité pour protester contre la réforme des retraites et le vote au Sénat de la suppression de leur régime spécial.
À la veille d'une journée de grève massive en France, les salariés de la Centrale de Civaux rejoignent le mouvement dès ce lundi. Pour protester contre la réforme des retraites, et notamment contre la suppression du régime spécial des Industries Électriques et Gazières, votée dimanche 5 mars au Sénat, la CGT annonce le blocage de la production d'électricité. "Les salariés du CNPE de Civaux ont décidé collectivement de procéder à une reprise en main de leurs outils de travail", déclare la CGT dans un communiqué.
Dans les faits, la production du premier réacteur est plafonnée à 1 000 MegaWatt, contre 1 550 MegaWatt à marche normale. Cela signifie que 550 MegaWatt sont aux mains des grévistes de la CGT. Ils annoncent également bloquer le second réacteur, en suspendant les opérations de maintenance et de contrôle nécessaires à son redémarrage.
On peut aller jusqu'au blackout, mais le but n'est pas d'en arriver là.
Sébastien RoumetDélégué CGT de la centrale de Civaux
Cette grève est reconductible, et devrait être très suivie mardi 7 mars : "on pense que demain, on va avoir un taux de grévistes record", annonce Sébastien Roumet, délégué CGT de la centrale de Civaux. Des délestages ciblés contre les entreprises du CAC40 sont également envisagés.
Le gestionnaire RTE (Réseau de transport d'électricité) peut contraindre les grévistes à remonter la puissance de production du premier réacteur. "Il y a le respect du droit de grève, mais il y a aussi le respect des limites fixées par la sûreté", affirme Emmanuel Pedrono, responsable de la communication à la centrale de Civaux.