À deux jours du vote de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, quelle place occupent les jeunes dans ce mouvement ? Sont-ils plus ou moins impliqués ? Explications.
"On doit concrétiser une lutte, qui soit pour les jeunes et pour les travailleurs. Afin d'avoir une mobilisation concrète et massive dans l'université et dans la rue ensuite" revendique un étudiant dans l'amphithéâtre de l'université de Poitiers. À deux jours du vote à l'Assemblée nationale, serait-ce le début de la révolte de la jeunesse dans la mobilisation ? Oui, si l'on constate toutes les mesures qui sont d'ores et déjà prises pour faire de ce jeudi 16 mars, une journée de grève historique.
Et si la jeunesse a eu des opérations coup de poing timide depuis le 19 janvier, elle n'en est pas moins consciente des enjeux.
"La mobilisation s'amplifie de jour en jour, on travaille pour. On est là pour nos quotidiens de vie et pour nos emplois futurs" explique déterminé Noé Perchet, en troisième année de sociologie à Poitiers.
Les jeunes craignent-ils l'avenir ?
Les étudiants mobilisés n'ont qu'un seul mot à la bouche, l'avenir. Agir aujourd'hui, c'est prévenir pour demain. Mais si le mouvement connaît une faible mobilisation, c'est bien parce que certains refusent de se projeter. " Je suis étudiant en médecin, je n'ai pas le temps" hurle une étudiante. "Je ne pense qu'à obtenir mon diplôme" explique un autre étudiant en pleine période d'examen.
Un calendrier d'examen à l'origine du désintérêt de la jeunesse ? Oui, mais pas que, cette génération fait face à de nombreux défit.
Ils ont des combats à mener qui sont très nombreux.
Hélène StevensMaitresse de conférence en sociologie à l'université de Poitiers
"Ils ont des combats à mener qui sont très nombreux, entre une précarité généralisée, des inégalités sociales importante, la crise climatique, mais aussi les questions liées à l'orientation sexuelle, tout cela est pesant" s'inquiète Hélène Stevens, Maitresse de conférence en sociologie à l'université de Poitiers.
Selon le dernier baromètre du média l'Etudiant sur la confiance des 12-25 ans sur l'avenir, depuis deux ans, ils sont de plus en plus stressés avec 67 % soit six points de plus qu'en 2020 avant la Covid.