Cinq militants poitevins pour l'environnement ont été relaxés ce mardi par le tribunal judiciaire de Poitiers dans l'affaire des portraits d'Emmanuel Macron qu'ils avaient décroché dans les mairies pour dénoncer "l'inaction climatique" du président de la République. Le tribunal estime que les poursuites engagées étaient "disproportionnées".
Ils étaient poursuivis pour vol en réunion pour avoir décroché des portraits du président de la République dans plusieurs communes de la Vienne, dont Celle l’Evescault, Ayron et Payré. Les cinq prévenus, dont quatre étaient présents à l'audience, ont finalement été relaxés par le tribunal judiciaire de Poitiers, mardi 19 septembre 2023.
Le tribunal a jugé que si l'action menée n'était "pas nécessaire", les poursuites engagées étaient "disproportionnées".
Une action "sans dégradation ni violence"
Le tribunal a par ailleurs retenu que l'action menée "était dénuée d'intérêt personnel, sans risque de débordements, sans dégradation ni violence, ni d'atteinte à la fonction du président".
Notre mode opératoire a été jugé respectueux
FrédéricL'un des cinq prévenus
À l'issue de l'énoncé du délibéré, Marie, l'une des cinq prévenus, a fait part de "son soulagement", estimant que "la liberté d'expression avait prévalu".
Frédéric, un autre prévenu, a estimé que "notre mode opératoire a été jugé respectueux".
Dans cette affaire, le Parquet avait demandé à l'audience du 13 juin dernier une condamnation qui ne soit pas assortie d'une peine.
L'avocate des cinq prévenus avait, elle, plaidé la relaxe, au nom de la liberté d'expression.
Dix jours pour faire appel
L'action jugée à Poitiers avait été menée le 4 mai 2019. À Vouneuil-sous-Biard (Vienne), la photo du président de la République avait même été remplacée par une affiche appelant à l'urgence. L’opération avait été concertée et revendiquée par le collectif action non violente Cop 21.
Comme dans la Vienne, au printemps 2019, partout en France, les militants du climat avaient multiplié les opérations dites "Décrochons Macron". À l'hôtel de ville de Nancy, ou ceux de Lyon ou Grenoble, par exemple. En tout, plus de 150 portraits du chef de l’État avaient disparu pour dénoncer ce que les collectifs qualifiaient d'"inaction climatique" du président.
Dans cette affaire, le ministère public a dix jours pour faire appel.