Restos du cœur : "Sans eux, mon frigo serait vide", à Poitiers, les familles accueillies récupèrent leur dernier panier de la campagne d'hiver

A Poitiers, les familles accueillies récupèrent leur dernier panier de la saison hivernale. Parmi elles, certains nouveaux profils sont apparus dans les listes des Restos du cœur, comme les étudiants et les retraités, qui subissent de plein fouet la hausse générale des prix.

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Dans son petit studio de Poitiers, Maxime range ses courses. Il a poussé la porte des Restos du cœur pour la première fois, il y a trois mois. Dans ses deux sacs, quelques légumes et des produits secs qui devraient lui permettre de tenir la semaine. 

Cet étudiant ne touche que 400 € par mois, grâce à sa bourse. “Quand on doit payer le loyer, le téléphone, les factures, ce n'est pas suffisant pour s’en sortir”, explique l’étudiant. 

300 étudiants accueillis

C’est un ami qui lui a parlé des Restos du cœur. “Je ne connaissais pas très bien. Je ne savais pas ce qu’il faisait, mais à force d’en entendre parler autour de moi, je me suis dit qu’ils pourraient m’aider”, détaille Maxime.

Car dans son université, Maxime est loin d’être le seul à avoir franchi le seuil des Restos du cœur.

Les jeunes viennent pas mal ici. C'est bien d’avoir des bourses pour nous aider, mais avec l’inflation aujourd’hui ce n’est plus suffisant.

Maxime, 21 ans

Comme lui, 300 jeunes Poitevins viennent aux Restos du cœur chaque semaine pour remplir leur frigo, faute de moyens.

20% de familles accueillies en plus

Dans les locaux de l’antenne située, rue du Bignoux, les bénévoles enchaînent les distributions. Ici, plus de 1500 personnes sont accueillies chaque semaine, dont 524 enfants. 

Si la majorité des familles accueillies sont suivies depuis longtemps, de nouveaux profils sont apparus récemment. En effet cette année les Restos du coeur prennent aussi en compte les factures d'énergie. 

Ce sont principalement des contrats courts, des temps partiels qui ne pouvaient pas venir auparavant.

Martine Montier, responsable de l’antenne du Bignoux

En un an, le nombre de familles accueillies a augmenté de 20 %. “Il y a aussi des grands-mères, seules qui n’y arrivent plus et ne mangent plus qu’un repas par jour”, explique Kabiza, une femme accueillie. 

Elle, vient aux Restos du cœur depuis 2008, année où sa vie a bascule suite à un divorce et un cancer du foie. “Avant, je gagnais bien ma vie, je travaillais, tout allait bien. Aujourd’hui, je suis reconnue en invalidité, je ne peux plus travailler”, explique la cinquantenaire.

365€ par mois pour vivre

Chez elle, elle doit aussi nourrir ses quatre enfants avec une pension de 365 €. Deux d’entre eux sont en master et tentent, avec des petits boulots, d'aider leur mère. Mais encore aujourd’hui, son cabas, rempli par les Restos du cœur, doit leur permettre de manger toute la semaine.

Généralement, on mange un vrai repas par jour, l’autre, on se restreint au maximum. Sans les Restos du cœur, mon frigo serait vide, tout simplement”.

Kabiza, 57 ans

Des paniers moins fournis

Sur les étagères, certaines caisses sont déjà vides. L’inflation a aussi grandement réduit les collectes que le Restos du cœur effectuent dans six supermarchés des environs. “Ils proposent leurs produits qui approchent la date limite à bas prix, tout comme leurs légumes moches”, explique Martine Montier. 

Aujourd’hui, ils manquent surtout de viande, de poisson et de produits frais. “Je sais déjà que je n’aurai pas assez de fruits pour tout le monde”, regrette la responsable du site, en désignant une caisse d’oranges à moitié vide. Pour de nombreuses familles, ces paniers seront les derniers de l’année. La campagne d’hiver se termine ce dimanche.

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