On en parle depuis près de 10 ans, le dossier médical partagé est désormais accessible. Dans la Vienne, plus de 10 500 assurés sociaux l'ont déjà adopté en le faisant enregistrer sur leur carte vitale. Mais le dispositif suscite encore des réticences auprès de certains patients.
Le dossier médical partagé, c'est un carnet de santé numérique qui compile toutes les données de santé d'une personne afin qu'elles deviennent accessibles aux professionnels de santé. Les médecins libéraux, les pharmaciens mais aussi les centres hospitaliers auront accès à l'ensemble des traitements et problèmes de santé d'un patient.
La confidentialité est-elle garantie ?
Les réticences à la mise en place d'un tel service concernent avant tout les questions de confidentialité. Des craintes que la CPAM cherchent à dissiper en lançant des campagnes d'explications en affirmant qu'en dernier ressort, c'est le patient qui décide des données figurant dans son dossier."Il faut savoir que l'assuré sera en droit de cacher quelques informations envers certains professionnels de santé" explique Mathieu Fumeron de la CPAM de la Vienne.
Maryline Lambert, la directrice de la CPAM de la Vienne, va dans le même sens en ajoutant que le dispositif est "extrêmement protégé" quant à la conservation des données informatiques.
"Le dossier ne peut être créé que si le patient le veut bien ensuite il est informé de tout accès par un professionnel de santé en recevant une notification." assure-t-elle avant d'ajouter que "l'hébergement des données se fait sur un site qui est spécialement dédié à la conservation de ces données et il y a des garanties particulières de sécurité."
Des serveurs sécurisés et installés en France
Sur ce thème, la CPAM de la Vienne se veut rassurante : les données de santé (bilan sanguin, radiographie…) sont stockées sur des serveurs "sécurisés". C’est la société privée Santéos, du groupe Atos Worldline, qui est agréé par le ministère de la Santé pour l’hébergement des dossiers médicaux partagés.Santéos est une société privée spécialisée dans le traitement des données informatiques sensibles. Sur son site internet, on apprend qu’elle travaille aussi pour des mutuelles ou des compagnies d’assurance. Mais l’un de ses salariés nous a assuré au téléphone que toutes leurs activités sont parfaitement "étanches" les unes par rapport aux autres. D’après cette personne, qui a préféré conserver l’anonymat faute de communication officielle sur le sujet : "Je peux juste vous dire que les serveurs sont en France, que nous sommes contrôlés et que nous sommes habitués à faire ce travail de stockage de données médicales."
Où ouvrir son dossier médical partagé ?
Dans la pratique, un assuré peut demander la création de son dossier médical partagé dans un hôpital, dans une pharmacie ou chez son médecin traitant. A l'heure actuelle dans la Vienne, seul un dossier sur dix a été ouvert par un médecin libéral. Beaucoup ont été créés par les hôpitaux. De plus en plus de pharmacies proposent ce service, elles sont aujourd'hui 88 sur les 152 officines du département.Reportage d'Antoine Morel, Stéphane Bourin et Josiane Etienne dans des pharmacies de Fontaine-le-Comte et Poitiers :