Alors que la crise sanitaire frappe durement les secteurs, il existe des filières dynamiques. Preuve en est avec le métier de monteur en réseau où 60 postes d’alternance sont à pourvoir l’année prochaine. Mais les formations manquent de candidats.
C’est vrai, la période actuelle est plutôt morose. La crise sanitaire a eu et aura un impact économique. Mais il est bon de se dire que tout n’est pas noir partout.
Il fait d’ailleurs beau cet après-midi-là. Édouard Maquin, intervient sur une bonne électrique sous l’œil de ses deux collègues. Et depuis ce matin, Édouard a le sourire : il a appris qu’à l’issue de son alternance en septembre, il sera embauché. A 19 ans, sa carrière débute déjà.
Du jour au lendemain on n’a plus d’école ni de devoir, c’est la vie active ! C’est grand, il va falloir être préparé. Mais j’adore ce que je fais, on est en extérieur, on bouge tout le temps, c’est génial !
A côté de lui, Philippe Vidal, chef de pôle d’exploitation sur la Charente, se félicite de cette embauche. Le secteur en a besoin : "Avec les départs en retraite et les mutations, nous avons besoin de techniciens régulièrement. L’alternance permet d’avoir des jeunes beaucoup mieux préparer à nos métiers qui sont très spécifiques."
Beaucoup d'offres, peu de demandes
Problème, cette filière dynamique est en manque de profils comme ceux d’Alexandre. A Montmorillon, le lycée Raoul Mortier forme chaque année au maximum 24 techniciens de réseau électrique. L’année prochaine, alors que 60 postes en alternance sont à pourvoir dans la région, seule une dizaine de candidats s’intéresse à la formation.
Pour Guillaume David, enseignant spécialisé, c’est avant tout un problème de visibilité : "Régulièrement les entreprises nous contactent pour qu’on leur fournisse des apprentis et salariés. La demande est là. Mais c’est un métier peu connu, il existe peu d’établissements en France qui proposent cette formation. Beaucoup de jeunes ne savent même pas que ça existe."
Un problème de visibilité aussi due à la crise sanitaire. "Cette année, nous n’avons pas pu rencontrer les jeunes dans les lycées. Nous le payons directement puisque les dossiers ne sont pas arrivés", témoigne l’enseignant.
Un taux d'insertion de 90%
Pourtant, il semblerait qu’ici, dès que les jeunes se sont essayés à ce métier technique et physique, ils ne le lâchent plus. "De base cette formation je ne la connaissais pas, un ami de mon grand-père m’a fait rentrer dedans et j’ai tout de suite adhérer. En plus je vais être pris en CDI normalement !" exulte Antoine en plein exercice sur un pylône électrique.
A côté de lui, son camarade La Véracité Clarence Fraisch, qui lui assure la montée, renchérit :
Ça me plait tellement. C’est vraiment un travail d’équipe. C’est tout simplement mon métier de cœur !
Avec un taux d’insertion de 90% et à l’instar d’Edouard, ces jeunes ne devraient pas avoir de difficulté à bien commencer leur carrière.
Reportage de Nathan Vilday, Antoine Morel et Philippe Ritaine :